Le phénomène de viol se généralise dans la province de Karusi (centre-est du Burundi) depuis la crise de 1993 et prend une allure inquiétante. Ce triste constat a été fait par le médecin provincial Godefroid Kamwenubusa lors de son exposé à l’occasion d’un Forum médias d’échange, organisé sur la problématique d’accès à la justice pour les victimes des violences faites aux femmes. Ce débat avait été suscité, le 5 août, par l’Association burundaise de femmes journalistes (AFJO). Il a été constaté que 95% des victimes des violences faites aux femmes subissent le viol sexuel. En 2009, le Bureau provincial de la santé (BPS) a en effet enregistré 52 cas de viol dont 11 enfants de moins de 4 ans, quatre enfants de 5 à 15 ans, 36 victimes de plus de 15 ans et un homme. De janvier à juin 2010, 31 cas sont déjà portés au BPS. Trois enfants victimes ont moins de 4 ans, sept ont 5 à 15 ans et 21 ont plus de 15 ans. Parmi les violences faites aux femmes, Dr Kamwenubusa trouve que le viol est un crime qui a de nombreuses et fâcheuses conséquences tant physiques que morales. Les maladies sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées vont souvent de paire, affirme le médecin provincial, pour demander à la justice, à l’administration et à tout citoyen avisé d’être sensible et de militer activement pour la lutte contre les violences faites aux femmes en général et le viol en particulier.