L’Association burundaise des femmes journalistes (AFJO) a organisé ce mardi à la Maison de la presse un atelier de réflexion sur l’élaboration d’une méthodologie de monitoring des médias basé sur le genre. L’instauration d’un monitoring interne et d’un suivi-évaluation dudit monitoring réguliers, la sensibilisation des responsables des médias sur l’intérêt du monitoring basé sur le genre dans leurs médias, le renforcement des capacités sur les plans humain et matériel et la mobilisation des fonds pour la mise en place d’un système régulier de monitoring basé sur le genre sont les recommandations formulées par les participants à l’atelier. L’atelier offre, selon Mme Nsabimana, un point de départ à la formulation, avec le concours des responsables des médias, des stratégies à mettre en œuvre pour promouvoir la femme burundaise dans et par les médias, et ce à travers le monitoring. D’après le chef de cabinet au ministère en charge de la Communication qui a ouvert les travaux de l’atelier, dans les objectifs stratégiques et les mesures à prendre pour la promotion des femmes, la plateforme de Beijing sur les femmes avait identifié les médias comme un des 12 domaines prioritaires d’action. Deux objectifs stratégiques avaient été définis en l’occurrence « permettre aux femmes de mieux s’exprimer et mieux participer à la prise de décisions dans le cadre et par l’intermédiaire des médias et des nouvelles techniques de communication  », et « promouvoir une image équilibrée et non stéréotypée des femmes dans les médias  ». Ces objectifs ne sont pas encore atteints plus de 15 ans après leur formulation. En effet, a-t-il expliqué, les médias, dans la plupart des pays, ne donnent pas une image équilibrée de la vie des femmes et de diverses contributions à la société dans un monde en mutation. Le rapport de l’analyse de la représentation de la femme dans les médias soumis au monitoring thématique du 1er au 31 octobre 2006, réalisé par le Centre de monitoring des médias de l’OMAC au Burundi, montre que la femme est très faiblement présente dans les prestations médiatiques au niveau des tranches d’actualité. 85% des intervenants sont des hommes, contre 15% que représentent les femmes. Très rares sont les situations où la femme est représentée à plus de 50%, sauf quand elle vient comme victime.