ANALYSE CRITIQUE DE L’ACCORD D’ARUSHA.

jeudi 17 janvier 2008,par Jean Bosco Nzosaba

L’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi a été signé le lundi 28 août 2000 à 21 heures locales, en présence des Secrétaires Généraux de l’ONU et de l’OUA, du Représentant de l’Union Européenne et surtout de nombreux Chefs d’Etats et de Gouvernements dont certains comme les Présidents tanzanien Benjamin Mkapa, kenyan Daniel Arap Moi et ougandais Yoweri Kaguta Museveni en sont les cosignataires . La signature a eu lieu dans la ville d’Arusha au nord de la République-Unie de Tanzanie. Cette imposante représentation de la communauté internationale marque une étape importante dans le processus de résolution du conflit burundais notamment parce que désormais, il sera soumis à un oeil et une oreille de pression internationaux. Cette signature est intervenue après plusieurs séries de pourparlers tenus en 1996 à Mwanza, et depuis le 21 juin 1998 à Arusha. Ces fora officiels d’Arusha ont comporté 5 sessions plénières du 21 juin 1998 au 21 février 2000 et environ 17 sessions ou consultations au sein des différentes commissions entre janvier 1999 et le 22 juillet 2000. Ils se sont déroulés sous la médiation, dans un premier temps, de l’ancien Président tanzanien Julius Nyerere décédé le 14 octobre 1999, et dans un deuxième temps par l’ancien Chef de l’Etat sud-africain, Nelson Mandela. Les grands absents de ces rendez-vous furent les organisations ou associations apolitiques de la Société Civile en particulier les Ligues pour la protection et la promotion des droits de la personne humaine, les organisations ou associations politiques comme Puissance d’Autodéfense PA-AMASEKANYA, les groupes armés radicaux comme le CNDD-Forces pour la Défense de la Démocratie (FDD) et les PALIPEHUTU-Forces Nationales de Libération (F.N.L.) ou encore les « Ailes  » de partis qui, comme « l’UPRONA-Mukasi  » ont rejeté dès le départ le processus de négociations. La signature d’un tel Accord est un événement majeur dans l’histoire politique du Burundi. En effet, l’Accord est signé par des acteurs qui historiquement refusaient de se parler. Jusqu’à la date du 21 juin 1998, date à laquelle ont commencé les négociations interburundaises de paix dans la ville tanzanienne d’Arusha, il était inimaginable de penser que des leaders de partis qualifiés jadis d’« extrémistes hutus  » par les Tutsi et d’« extrémistes tutsi  » par les Hutu allaient s’asseoir ensemble pour se parler et construire un projet politique commun. Le travail historique de production savante et pratique qui avait parié sur la séparation claire et nette des identités politiques et ethniques au Burundi pourra être continué mais ce sera par d’autres moyens et dans un contexte relativement différent.

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