Mohamed Rukara a été élu par le parlement au poste d’Ombudsman ou Médiateur d’Etat en novembre dernier. C’est lui qui devrait arbitrer en cas de litige entre les citoyens et l’administration. Il a déjà été saisi de quelques cas, notamment la question de redéploiement des enseignants ou encore celle des motards. Mais curieusement, dans le dossier « malversations  », il a personnellement été accroché par les fracassantes révélations de Manassé Nzobonimpa, Secrétaire du comité des Sages au sein du parti présidentiel, CNDD-FDD. Il s’en lave les mains et pour laver l’affront, il a décidé de saisir la justice. Selon Jérôme Ndiho, conseiller en Communication de l’ombudsman, les propos de M. Manassé Nzobonimpa à l’endroit de l’ombudsman sont mensongers et calomnieux. « Les déclarations sur la voix des ondes par Manassé Nzobonimpa, député de l’EALA, affirmant que l’ombudsman, Mohamed Rukara, s’était rendu en Ouganda en compagnie de MM. Jérémie Ngendakumana, Manassé Nzobonimpa, Saïdi Kibeya et Mme Clotilde Nizigama pour percevoir 13 millions de dollars US que le gouvernement ougandais devait au gouvernement burundais, sont des déclarations mensongères en ce qui concerne la présence de l’ombudsman dans cette délégation  », a-t-il déclaré. Il a ajouté que le député Nzobonimpa avait l’intention de salir la réputation de la personnalité et l’image que l’ombudsman incarne dans le pays, dans le but d’empêcher l’exécution de sa mission de « médiateur  ». Ce « mensonge  » est proféré au moment où l’ombudsman venait d’aborder les dossiers de la haute corruption dans l’intérêt de la population toute entière, a-t-il poursuivi. « L’institution de l’ombudsman a décidé de porter plainte contre le député Nzobonimpa pour imputation dommageable conformément aux dispositions de l’article 251 du code pénal devant les instances judiciaires de la République du Burundi  », a conclu son porte-parole.