Le pr ?sident d’une association anti-corruption dans l’œil du cyclone

lundi 6 juin 2011,par Jean Bosco Nzosaba

Pour avoir dénoncé les présumés as des détournements des deniers publics, Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques est plus que jamais dans le collimateur du pouvoir. Pour le lui faire savoir, les ministres burundais de la Justice, Mme Ancile Ntakaburimvo, et des Relations extérieures, Augustin Nsanze, ont conjointement animé, le 4 juin dernier, une conférence de presse pour déplorer énergiquement le fait que ce militant des droits économiques a eu le culot de demander des sanctions auprès des pays occidentaux, membres du G8. "Il a franchi le pas en adressant une correspondance au groupe des pays les plus industrialisés du monde (G8) leur demandant de ne plus délivrer de visas d’entrée sur leurs territoires à une cinquantaine de personnalités burundaises corrompues". Il est excédé par l’ampleur du montant détourné : près de 80 millions de dollars américains au cours de ces dernières années. Reprochant à M. Rufyiri sa démarche de saisir les pays du G8, le ministre burundais des Relations extérieures a rétorqué nerveusement que d’un point de vue purement diplomatique, les individus n’auraient pas à traiter avec les Etats. D’un point de vue juridique, le président de l’OLUCOME se devait de saisir plutôt les juridictions compétentes du pays "au lieu de salir les gens dans les médias", a renchéri la ministre de la Justice. Par ailleurs, l’OLUCOME aurait, en plus, violé le principe de la "présomption d’innocence" en allant étaler au grand jour des noms de personnes qui n’étaient pas encore reconnues coupables, a encore chargé la ministre de la Justice.

 

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