COMMUNIQUE DE PRESSE DE PARCEM

mardi 7 juin 2011,par Jean Bosco Nzosaba

BUJUMBURA , Lundi le 06 juin 2011

COMMUNIQUE DE PRESSE DE PARCEM

Montée des prix de l’eau et de l’électricité ou crise de l’énergie ? Quel comportement adopter ?

I. Etat des lieux

1. Au niveau mondial

Une crise de l’énergie au niveau mondial se fait actuellement sentir (pétrole, énergie nucléaire,…….), ce qui a des répercussions sur les Etats en général et les plus pauvres en particulier. 2. Au niveau national La situation est préoccupante : a) Une seule entreprise publique offre l’eau et l’électricité à 99% pour l’électricité ; b) Aujourd’hui, elle ne peut plus faire face à la demande de plus en plus grandissante (nouveaux quartiers, nouveaux centre urbains de l’intérieur du pays), le délestage est régulier ; c) Aujourd’hui moins de 10% de la population a accès à l’électricité c’est-à-dire 2.7% seulement ; d) La REGIDESO éprouve régulièrement une crise de trésorerie et ne parvient pas à renouveler ses équipements et à moderniser son réseau d’installation ni de l’étendre ; e) Le gouvernement ne peut plus subventionner l’entreprise, plutôt elle se retrouve avec plusieurs impayés des entités publiques ; f) Les tarifs de la REGIDESO ne lui permettent pas à développer le secteur ni ne favorisent pas le secteur privé de s’y intéresser ; g) Les importations s’élèvent à 40% de la consommation locale et se trouvent à un prix élevé ; h) Le grand risque c’est de se retrouver dans une crise grave de l’énergie car actuellement le potentiel exploitable est de 320 MW dont 32 MW sont exploités ; i) Le pouvoir d’achat actuel de la population est érodé par une inflation insoutenable ; j) Le déficit public est à un niveau éblouissant ; k) On vient de passer entre 20 et 25 ans sans investissement dans le secteur énergétique ; l) La production nationale est de 52 MW ; m) On accuse un déficit énergétique de 8 MW pendant les heures creuses et 23 MW pendant les heures de pointes ; n) La tarification actuelle est inférieure au coût de revient (le coût de revient pour l’eau et l’électricité est respectivement de 424 fbu/m3 et 118 fbu /KW alors que le prix de vente est respectivement de 287 fbu/m3 pour l’eau et 92 fbu /KW) ; o) Les dépenses en eau et en électricité dans les dépenses moyennes totales des ménages ne représentent respectivement que 1.8% pour l’eau et 2.8% pour l’électricité alors que l’OMS préconise en moyenne 3% pour l’eau et 10% pour l’électricité des dépenses moyennes totales des ménages.

II. Mesures prises Il est apparent que le tarif appliqué est un tarif non subventionné ; Le tarif appliqué à l’eau est un tarif renforçant son indépendance vis-à-vis de l’électricité.

III. Analyse critique et recommandations Ce qui est indéniable, c’est que pour faire face à cette crise énergétique, les solutions durables sont les suivantes : a) Tant que la REGIDESO est la seule entreprise fournissant l’eau et l’électricité, elle doit avoir une capacité financière forte d’investir pour moderniser et étendre ses réseaux d’installation afin de faire face à la demande grandissante et surtout renforcer notre indépendance dans la production d’énergie ; b) Permettre le secteur privé de se lancer dans ce secteur stratégique ; c) Si la révision des tarifs s’avérait inéluctable, elle devrait revêtir un caractère consensuel à l’issu d’un débat (secteur privé, société civile, conseil économique et social) ; d) Les burundais doivent savoir que nous sommes dans une crise d’énergie et que nous devons nous y acclimater avec beaucoup d’efforts : commencer à gérer rationnellement l’eau et l’électricité ; e) Le gouvernement doit mettre sur pied une politique de suivi-évaluation de la politique énergétique et surtout informer la population régulièrement et la prévenir en cas de nécessité sur certaines mesures difficiles à avaler ; f) Des lors, le gouvernement devrait se considérer comme un client à part et gérer rationnellement l’eau et électricité et payer tous ses factures, si non ces mesures seront sans issu et effets.

Faustin NDIKUMANA Représentant Légal

 

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