La situation de la sécurité alimentaire n’est pas assez satisfaisante au niveau du Burundi si l’on tient compte des grands défis auxquels le pays est confronté pour que les huit millions de Burundais aient au moins deux repas par jour. Tels sont en substance les propos de Mme Odette Kayitesi, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, tenus lors d’une journée portes ouvertes ce mardi 14 juin 2011 en vue de communiquer aux agro-éleveurs via les médias les réalisations du ministère pour l’année 2011. Pour la ministre Kayitesi, plusieurs facteurs concourent à la faible capacité de production agropastorale. Elle a notamment évoqué l’exiguïté des terres face à une forte démographie, le manque ou la non disponibilité en temps réel des semences sélectionnées et des intrants agricoles, les imprévisibles aléas climatiques et le manque des équipements appropriés. Toutefois, a fait remarquer la ministre Kayitesi, la saison culturale B enregistre une légère amélioration par rapport à la saison culturale A en ce qui concerne la production. Elle a aussi précisé que le gouvernement a prévu, dans le budget 2011, des fonds pour mener une enquête agricole. Selon elle, les résultats de cette enquête permettront de déterminer des programmes et projets allant dans le sens d’améliorer la situation alimentaire au Burundi. Dans cet ordre d’idées, un forum national sur la sécurité alimentaire est en cours de préparation. Selon les précisions de la ministre, des consultants sont déjà en train de travailler sur cette question pour définir les enjeux majeurs de la sécurité alimentaire au Burundi, les défis à relever et les pistes de solutions à mettre à la disposition de la population. Comme le gouvernement est en train de planifier le Programme national d’investissement agricole, Mme Kayitesi a révélé que plusieurs paramètres vont aider à sensibiliser la population pour un changement de mentalités qui puisse permettre une gestion rationnelle des récoltes. S’agissant des schémas d’aménagement du territoire, elle a annoncé que les espaces agricoles seront privilégiés. Elle trouve aussi que la gestion de l’eau est une solution durable pour une augmentation de la production agricole. Dans cette optique, le ministère est en train de voir la manière dont il peut collaborer avec ses partenaires pour développer un plan d’aménagement des marrais et d’utilisation de l’eau des pluies. La ministre Kayitesi a recommandé aux chefs de projets et aux directeurs provinciaux de l’Agriculture et de l’Elevage de faire de leur mieux pour qu’il n’y ait plus de budgets qui tombent en annulation. Aux directeurs généraux, il a été recommandé de développer une culture de communication pour que la population soit tenue au courant de ce qui est en train de se faire. Le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a demandé aux partenaires techniques et financiers de disponibiliser leur appui dans les délais. Il convient de souligner que dans le cadre de la journée portes ouvertes, il est prévu une visite des réalisations agro-pastorales à Buterere et du barrage d’irrigation de Kajeke ainsi que son champ d’action.