Corruption : la soci ?t ? civile renforce ses capacit ?s de surveillance et de d ?nonciation

jeudi 16 juin 2011,par Jean Bosco Nzosaba

Le gouvernement de la République du Burundi a organisé, le 15 juin 2011, un atelier de formation à l’intention des organisations de la société civile sur la surveillance et la dénonciation des actes de corruption. Dans son allocution de circonstance, le ministre à la présidence chargé de la Bonne gouvernance et de la Privatisation, M. Jean Baptiste Gahimbare a indiqué que les organisations de la société civile constituent un partenaire privilégié et très actif dans la lutte contre la corruption. Il a toutefois fustigé une tendance à la globalisation des cas de corruption relevés dans le pays et les a appelés à être proactives et moins conflictuelles avec le pouvoir exécutif. De son côté, l’ambassadeur de Belgique au Burundi, M. Jozef Smets qui a pris part à l’événement, a apprécié la liberté d’expression qui est actuellement une réalité au Burundi, y compris dans le domaine de la corruption. « Ce qui m’a frappé depuis que je suis en poste au Burundi, est que presque tout peut être dit dans ce pays  », a-t-il déclaré. Il a cité à titre illustratif, l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME) qui a systématiquement dénoncé des cas de corruption et qui a proposé de très solides dossiers. Il a en revanche regretté qu’aucune suite ne soit réservée par les instances compétences. L’ambassadeur Smets s’est aussi interrogé sur la manière dont on peut garantir que les paroles sur la lutte anti-corruption soient suivies par des actions concrètes et des mesures ainsi que sur la façon dont la société civile peut être renforcée. Pour lui, ce renforcement de l’impact de la société civile dans la lutte contre la corruption doit passer par une conception positive du rôle de cette dernière. « Nous, autorités et diplomates, nous devons comprendre que les organisations de la société civile sont nos alliés objectifs et influents même si elles nous critiquent parfois de façon virulente  », a déclaré l’ambassadeur, en précisant qu’elles sont souvent en contact avec le grand public. Selon lui, cette conception positive est très importante et constitue la base d’une action simple et influente des ONGs et doit se sentir apaisée et légitimée. De l’autre côté, a ajouté l’ambassadeur, faudrait-il aussi que la société civile fasse tout pour maintenir ouverts les canaux de communication avec le pouvoir. Dans son intervention, le président de l’OLUCOME, M. Gabriel Rufyiri a fait un constat amer. Il trouve que les corrompus deviennent de plus en plus forts et risquent de devenir plus forts que l’Etat, si rien n’est fait. Pour ce faire, il appelle à une lutte en synergie et demande des actions concrètes au-delà des discours politiques. Aux magistrats, il a recommandé de traiter dans les délais les dossiers qui leur sont transmis.

 

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