Privatisation de la fili ?re caf ? : grand’messe des investisseurs

lundi 11 juillet 2011,par Jean Bosco Nzosaba

Certains investisseurs burundais et étrangers en collaboration avec la banque Interbank ont organisé, le 8 juillet 2011, à Bujumbura, un séminaire sur la privatisation de la filière café. A cette occasion, Gabriel Toyi, Chef de cabinet à la deuxième vice-présidence de la République a indiqué que le gouvernement burundais ne ménagera aucun effort pour favoriser les investisseurs qui veulent travailler sur le territoire burundais. Il en a profité pour exhorter tous les opérateurs de la filière café à respecter la loi et les directives réglementaires en la matière pour éviter une concurrence déloyale. « Le pays a déjà connu les premières difficultés avec la libéralisation et la privatisation….il reste encore de nombreux domaines qui exigent une attention particulière pour que la qualité du café soit suffisamment améliorée pour attirer un éventail large et durable d’acheteurs ou torréfacteurs de café de spécialité  », a-t-il déclaré. Macaire Ntirandekura, président de l’Association burundaise des caféiculteurs, a quant à lui, déclaré que les caféiculteurs ne sont jamais opposés à la politique de privatisation de la filière café initiée par le gouvernement. Mais « les caféiculteurs n’ont pas adhéré et n’adhéreront jamais à une stratégie qui les étouffe  », a-t-il indiqué. En revanche les caféiculteurs demandent au gouvernement d’analyser et intégrer un certain nombre d’éléments dans la stratégie de privatisation. Il s’agit notamment de reconnaître les organisations des producteurs comme des opérateurs économiques incontournables dans la filière café, de ne pas contraindre ces caféiculteurs à vendre leur produit uniquement à l’état de cerise, mais permettre aux organisations-coopératives de vendre leur café parche et vert. Ils réclament également de sécuriser les caféiculteurs au niveau des prix, de créer un fonds de stabilisation et autres fonds, un fonds de garantie des caféiculteurs pour la promotion de la filière, d’avoir une part réservataire de 51% pour les stations de lavage. Par ailleurs, M. Yves Tombeur, président du Conseil d’administration de SUPREMO et ALTIMO (entreprises belges d’approvisionnement du café) a reconnu que le paysan burundais producteur du café n’est pas rémunéré à juste titre et que les usines de SODECO est vieilles et lentes et qu’il n’existe au Burundi qu’une seule station de lavage qui a un certificat et en plus le moins rémunérateur. Par contre, il a signalé que le Burundi regorge des atouts immenses à exploiter en matière caféicole. La culture du café contribue jusqu’à plus de 80% des recettes d’exportation et reste la principale source de revenus pour un effectif de familles compris entre 600.000 et 750.000 ménages.

 

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