DECLARATION

DECLARATION DE L’OAG

vendredi 25 janvier 2008,par Jean Bosco Nzosaba

Déclaration de l’Observatoire de l’Action gouvernementale (OAG).

1. Depuis quelques temps, l’Observatoire de l’Action Gouvernementale observe avec indignation, une détérioration générale de la situation du pays, que ce soit sur le plan sécuritaire, politique ou socioéconomique. Alors que les Burundais espéraient déjà recouvrer irréversiblement la paix, la sécurité et le développement économique, l’actuelle évolution de la situation, semble malheureusement, éloigner cet espoir.

2. Au niveau sécuritaire, la panique se généralise : le regain de violences sous toutes ses formes s’observe dans tout le pays, en particulier les tueries en mairie de Bujumbura ou dans les provinces de Bujumbura rural, Cibitoke et Bubanza. Qu’elles soient réellement du mouvement rebelle Palipehutu-FNL, des éléments isolés des services de sécurité, ou de simple délinquants. Les groupes de criminels et autres bandits armés multiplient leurs forfaits.

3. Même les récentes mesures prises par le ministère de la Sécurité Publique pour faire barrage aux criminels de tous ordres restent visiblement inefficaces et insuffisantes, d’autant plus que la criminalité ne baisse pas pour autant. Et le regrettable assassinat, le 31 décembre dernier au chef-lieu de la province de Ruyigi, de l’agent humanitaire de l’ONG française, Action Contre la Faim, semble avoir ouvert une brèche à la haine et la suspicion à tendance ethnique et régionaliste.

4. Sur le plan économique, c’est aussi de l’inquiétude générale : le panier de la ménagère est hors portée, tant la flambée des prix des produits et des services de base devient insupportable. Parallèlement, le franc burundais perd de sa valeur au jour le jour et le détournement des deniers publics se poursuit sous l’Å“il complice ou complaisant de l’autorité publique.

5. Cette même morosité s’observe sur le plan social : perpétuellement obsédée par la même idée de se faire tuer ou dépouiller, la population n’a plus le cÅ“ur en place et ne sait plus à quel saint se vouer.

6. Sur le plan politique, les tergiversations autour de la mise en place, à l’Assemblée Nationale, d’une Commission chargée du suivi des pourparlers entre le gouvernement et le FNL-Palipehutu semble ouvrir encore une fois une nouvelle crise au sein de cette institution.

7. Su le plan administratif, l’OAG avait salué la nommination du nouveau gouvernement sur base d’un consensus entre les protagonistes politiques. Malheureusement, il est regrettable que l’absence d’une délimitation des mandats de certains ministres et leurs vice-ministres risque de créer des confusions et des conflits d’autorité et de compétences entraînat ainsi des contre performances de l’administre publique.

8. Face à cette sombre situation, l’Observatoire de l’Action Gouvernementale demande au Gouvernement :
 de prendre plus au sérieux la question de sécurité et de mettre en Å“uvre tous les mécanismes susceptibles de protéger la population ;
  de s’investir pour mettre fin à l’insécurité et aux divisions qui sévissent au niveau du Chef-lieu de la province de Ruyigi ;
  de prendre toutes les dispositions nécessaires pour négocier avec le Palipehutu-Fnl afin de recouvrer la paix, la sécurité et la stabilité sur tout le territoire national ;
  de s’impliquer davantage dans la recherche des solutions aux questions qui préoccupent la population.

Fait à Bujumbura, Bujumbura le 24.1.08

Pour l’Observatoire de l’Action Gouvernementale

Onesphore Nduwayo

Président

 

Copright © Observatoire de l'Action Gouvernementale (OAG)