L’OAG restitue son rapport d’observation de la gouvernance au Burundi (juillet-novembre 2011)

lundi 26 décembre 2011,par Jean Bosco Nzosaba

L’Observatoire de l’action gouvernementale (OAG) a organisé, le 23 décembre une journée de restitution du rapport d’observation de la gouvernance au Burundi, entre juillet et novembre 2011. Ce rapport était intitulé « Burundi : Crise de confiance entre le gouvernement et les acteurs sociopolitiques  ». Le document ne prend pas en compte les événements survenus en décembre, car ce mois a ceci de particulier que c’est le mois de bilan et de projection dans l’année qui suit. C’est ainsi que son analyse fera l’objet d’une étude spécifique avec le mois de janvier 2012 pour créer un lien entre l’année écoulée et l’année qui s’annonce.

Le rapport focalise son attention sur l’évolution sociopolitique et économique du pays, fait le tour des domaines clés de la vie nationale, à savoir la politique et l’administration, la sécurité, l’économie, le social et les droits et libertés. Dans le domaine politique, le rapport apprécie les actions de l’ombudsman qui a pris son bâton de pèlerin pour se rendre sur terrain et constater le fonctionnement de certains services ou écouter les doléances des populations en rapport avec certains litiges. Par contre, le remaniement ministériel intervenu le 7 novembre 2011 n’a pas calmé le mécontentement au sein de l’opinion portant sur les mauvaises performances en termes de gouvernance, particulièrement sur la sécurité, les conditions de vie de la population, le respect des libertés publiques et des droits de l’homme.

Au niveau administratif, la question des contrats de performance dont les contenus ont été tenus secrets est l’un des faits marquants. A en croire M. Onesphore Nduwayo, président de l’OAG, qui a fait la synthèse du rapport, cela handicape l’évaluation et l’appréciation des résultats escomptés. L’étude de l’OAG évoque aussi les difficultés de fonctionnement des conseils communaux qui sont liées à la faiblesse des ressources tant humaines que financières des communes qui les empêchent de supporter les frais liés aux différentes réunions. Sur le plan sécuritaire, la période a été caractérisée entre autres par le massacre de Gatumba, les assassinats enregistrés partout dans le pays, la fouille-perquisition à l’Université du Burundi qui a entraîné la mort d’un étudiant. Le comportement de certains éléments de la police, du Service national de renseignements et de certains jeunes affiliés au parti au pouvoir est aussi décrié dans le rapport comme étant à l’origine des tracasseries et harcèlements que subit la population. Dans le domaine économique, la crise énergétique semble marquer cette période par le fait qu’elle freine l’activité économique aussi bien dans le secteur formel que chez les petits opérateurs de l’économie informelle. Sur le plan social, l’analyse de l’OAG note que des réformes sont en cours dans le secteur de l’éducation aussi bien au niveau du primaire qu’à l’enseignement supérieur. Compte tenu de l’impact qu’elles produiront, le processus devrait être soigneusement accompagné surtout au niveau du secondaire qui se voit réduit de trois années d’études. S’agissant du domaine des libertés politiques et civiles, durant cette période, les organisations de la société civiles et les médias ont subi des menaces permanentes. Et pour ce qui est des médias, le Conseil national de la communication aura raté de faire preuve d’impartialité. Après l’analyse de la situation qui prévaut dans le pays, l’OAG a fait une série de recommandations au parlement, au gouvernement et à ses partenaires, lesquelles recommandations vont dans le sens d’améliorer la gouvernance dans tous les domaines.

 

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