Une d ?l ?gation du barreau du Burundi en visite au Cabinet de l’ombudsman Burundais

mardi 24 janvier 2012,par Jean Bosco Nzosaba

L’ombudsman Burundais, M. Mohamed Rukara a reçu lundi en audience une délégation du barreau du Burundi conduite par le bâtonnier, Me Isidore Rufyikiri. A l’issue de l’audience, Me Rufyikiri a indiqué à la presse que la délégation a exprimé les préoccupations majeures du barreau vis-à-vis du système judiciaire burundais. Elle a exprimé ses reproches au système judiciaire, comme l’absence de l’indépendance de la magistrature. Les échanges ont notamment porté sur quelques cas spécifiques illustratifs d’absence de l’indépendance de la magistrature. Les avocats lui ont fait part de leur malheureux constat que les juges ne sont pas indépendants. Cela se voit aujourd’hui dans des dossiers brûlants et connus par la société comme le dossier de l’assassinat de l’ancien vice-président de l’OLUCOME (Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques), Feu Ernest Manirumva et celui de l’emprisonnement de Me François Nyamoya et bien d’autres. La délégation a insisté sur le dossier Nyamoya, estimant qu’il est détenu sans justice, sans respect du code pénal, sans respect du code de procédure et sans respect de la loi.

Pour les avocats, le problème de l’indépendance de la magistrature est le problème fondamental et sa résolution verra beaucoup d’autres problèmes résolus presque automatiquement. Un système judiciaire qui dépend trop de l’exécutif ne peut pas jouer son rôle dans un pays qui vit encore dans un environnement post conflit où les cÅ“urs ne sont pas encore stabilisés et où les tendances à la criminalité sont évidentes. D’après M. Rufyikiri, le Burundi a besoin plus que d’autres pays d’une justice indépendante où les magistrats et surtout les juges soient recrutés et soient gérés en termes de carrière pour qu’ils puissent assurer la stabilité de la société et garantir la sérénité des investisseurs tant nationaux qu’internationaux.

Les juges peuvent finalement être le pilier protecteur du développement réel de ce pays, a-t-il précisé. « Nous plaidons auprès de l’ombudsman pour que son institution et sa personne en tant que président de l’institution puisse s’y investir concrètement, en parler au besoin au chef de l’Etat parce que des fois, on peut avoir l’impression que certaines réalités ne l’atteignent pas, pour que ces dossiers soient définitivement clôturés dans le sens de la bonne justice. Cela fera honneur au pays et au régime politique en place et à la génération future  », a-t-il souligné. Me Rufyikiri a fait savoir que la délégation a été très heureuse de rencontrer la très bonne disponibilité de l’ombudsman à Å“uvrer dans le même sens. « Il partage parfaitement les mêmes soucis que nous d’une justice réellement indépendante. Il a promis qu’il allait s’impliquer personnellement pour voir les moyens et les stratégies en vue d’aboutir au changement de cette situation  », d’après toujours Me Rufyikiri.

Selon M. Léonidas Nijimbere, conseiller de l’ombudsman au département chargé des fautes de gestion, les échanges entre les avocats et l’ombudsman ont été fructueux et ont porté sur les problèmes qui se trouvent dans le système judiciaire burundais. L’ombudsman a promis de tout faire pour faire la médiation entre les parties prenantes à certains conflits et trouver une solution à certains problèmes. L’ombudsman a apprécié la façon dont les échanges ont été menés dans un climat détendu avec ces avocats. Les deux parties ont promis de se rencontrer chaque fois que de besoin pour échanger sur de tels problèmes afin d’aboutir à une justice indépendante et équitable pour tous les burundais.

 

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