La vice-pr ?sidente du R ?seau d ?veloppement durable ? la Banque Mondiale se fait briefer sur les d ?fis au d ?veloppement ?conomique du Burundi

mardi 31 janvier 2012,par Jean Bosco Nzosaba

La vice-présidente du Réseau développement durable à la Banque mondiale (BM), Mme Rachel Kyte s’est entretenue lundi avec quelques ministres burundais responsables du développement durable au Burundi, dans le but d’identifier les défis majeurs auxquels se heurte le programme de développement économique du Burundi. Les ministres qui participaient à l’entretien ont tour à tour parlé des défis qu’ils encourent dans leurs secteurs respectifs. Pour le ministre des Transports, des Travaux publics et de l’Equipement, les défis ne manquent pas, que ce soit dans le secteur des bâtiments, des routes et du transport routier ou aérien. Au sujet des bâtiments, il a indiqué que plusieurs services de l’Etat sont logés dans des bureaux des particuliers loués à beaucoup d’argent. C’est ainsi que ce ministère compte construire des immeubles administratifs, mais aussi des logements pour les fonctionnaires. Concernant les routes, le ministère manque de moyens pour le revêtement des routes d’une part et leur entretien d’autre part. Avec la vision 20-25, le Burundi attend la construction d’un chemin de fer reliant Kigali et Kigoma à Bujumbura. Parlant du transport, il a indiqué que les marchandises coûtent chères au Burundi à cause du coût élevé du transport routier et aérien. Pour y faire face, le port de Bujumbura et l’aéroport de Bujumbura seront réhabilités et équipés, tandis que l’aéroport de Bugendana sera construit. Quant au ministre de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme, les défis sont aussi nombreux. La protection des forêts et des réserves naturelles sont précaires. Il y a aussi une érosion qui frappe les collines et qui menace la ressource « eau  ». Comme la population burundaise est pauvre, il y a utilisation excessive du bois de chauffage, ce qui dégrade les forêts. Dans le secteur de l’urbanisme, le ministère souhaite que 40% de la population puisse vivre dans des centres urbains. Dans le secteur de l’eau, des projets ont été élaborés, mais ils auront besoin des fonds pour l’exécution. Le même besoin se fait aussi sentir pour les équipements de contrôle des rivières. La ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et du Tourisme a indiqué elle aussi qu’il y a des secteurs à développer et qui pourraient augmenter les revenus de la population, notamment l’artisanat. Pour le tourisme, elle a parlé d’une stratégie de développement durable qui a été fait mais qui demande beaucoup de moyens. Le ministre de l’Energie et des Mines a insisté sur le déficit alarmant en énergie et en eau. Pour le secteur minier, il a déploré l’absence d’une technologie industrielle, tout en soulignant que le code minier est en révision pour faire face aux défis. Plusieurs projets qui nécessitent un appui de la Banque mondiale ont été aussi élaborés au niveau de ce ministère. Concernant la Bonne gouvernance retenue parmi les piliers les plus importants de la vision 2025, le premier défi est l’opérationnalisation et le financement du plan d’action. Dans le secteur de la privatisation, le ministre de tutelle a soulevé deux défis, à savoir le financement des plans sociaux et les arriérés de dettes dans certains secteurs. La ministre des Télécommunications, de l’Information, de la Communication et des Relations avec le parlement a insisté sur les défis de la télécommunication, indiquant que c’est un secteur en pleine mutation et que le Burundi est en retard par rapport aux autres pays, même les voisins. Le Burundi entend avoir un réseau national de fibres optiques, mais il faut un financement. Dans le domaine de l’Information et de la Communication, le Burundi passera en décembre 2012 au système numérique. Le ministre du Développement communal a souligné que la politique de décentralisation rencontre des défis majeurs, de même que le volet du renforcement des capacités. Il a demandé un appui de la BM, surtout au projet villagisation. Quant à l’agriculture et l’élevage, les défis évoqués sont liés aux changements climatiques, à la lutte contre l’érosion pluviale et au problème de l’amenuisement des terres. Il y a aussi absence des semences de qualité et des maladies ravageuses des cultures. Des stratégies ont été prises pour faire face à ces défis, a indiqué la ministre de tutelle. Enfin, le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait savoir que les jeunes représentent 60% de la population mais, a-t-il déploré, le Burundi n’a pas de moyens pour s’occuper d’eux, étant donné qu’il y a un chômage criant à travers tout le pays. D’après le souhait de ce ministère, toutes les catégories de la population devraient être formées à l’entreprenariat. En matière de sport, il manque surtout les moyens. Cependant, le ministère entend réhabiliter les sites historiques, si jamais le problème de moyens ne se pose pas. La vice-présidente du Réseau développement durable à la BM a apprécié le travail fait sur le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). Elle a indiqué qu’il faut renforcer l’assiduité au travail pour faire avancer le pays. A la demande d’appuis multiformes pour lancer le Burundi vers le développement, la vice-présidente a orienté les ministres burundais vers le bureau de la Banque mondiale, région Afrique afin de voir ensemble comment résoudre certains problèmes.

 

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