Discours du Pr ?sident de la R ?publique au cours du lancement du CSLP II

vendredi 10 février 2012,par Jean Bosco Nzosaba

Discours du Président de la République au cours du lancement du CSLP II

Mesdames, Messieurs

1. Permettez- nous d’abord de remercier Dieu Tout Puissant qui nous a permis de cheminer ensemble depuis le début des travaux jusqu’aux présentes cérémonies de lancement officiel de la mise en œuvre du Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte contre la Pauvreté- Deuxième Génération. Qu’il soit partout glorifié.

2. Au nom du Gouvernement et en Notre nom propre, qu’il nous soit également permis de saluer votre présence à Nos cotés à cet important événement du processus d’appropriation des défis et des enjeux du CSLPII. Nous y voyons, une fois de plus, toute l’attention et tout l’intérêt que vous continuez à accorder aux efforts continus et inlassables du gouvernement de promouvoir les meilleures conditions de vie de la population, en particulier.

3. La vision « Burundi 2025  » déjà adoptée et dont l’ambition est d’enclencher un processus de développement durable par l’accélération de la croissance et la réduction de la pauvreté, trace les grandes orientations du projet de société que les burundais voudraient construire à l’horizon 2025.

4. Par la mise en œuvre du CSLP II, le gouvernement réaffirme encore une fois de plus, sa détermination à faire de la lutte contre la pauvreté, la priorité de toutes les priorités de ses programmes de développement.

5. Les présentes assises constituent donc une excellente opportunité pour jeter un regard rétrospectif sur les progrès effectivement atteints au cours de la décennie écoulée, et pour aborder, avec des éléments plus concrets et avec davantage de synergie, les nouveaux défis de croissance et de réduction de la pauvreté à relever pour le moyen et le court terme. Honorables, Excellences Mesdames et Messieurs,

6. La mise en œuvre des décisions prioritaires prises par le gouvernement marque incontestablement d’importantes avancées et touche à la fois la gouvernance politique, administrative, économique et sécuritaire. De même, grâce à l’adoption et à la mise en œuvre de courageuses réformes, des progrès spectaculaires ont été observés sur le plan social, consécutivement aux mesures visant l’amélioration de l’accès aux soins de santé en faveur des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans. Il en est de même de l’accès généralisé à l’enseignement primaire, grâce à la politique de gratuité.

7. Si ces progrès donnent des motifs de satisfaction et d’encouragement sur le bien fondé de nos politiques publiques, force est de constater que les résultats enregistrés dans le domaine de la croissance, affichent, certes, une croissance régulière, mais nettement insuffisante face notamment à la forte poussée démographique. C’est en partie pour cette raison que la pauvreté frappe encore une grande partie de la population burundaise. Excellences, Mesdames et Messieurs,

8. Dans la perspective de relever ce défi, le gouvernement a élaboré, avec l’implication de tous les acteurs, une nouvelle Stratégie de Croissance et de Lutte contre la Pauvreté, Deuxième Génération, le CSLP II, qui définit les orientations stratégiques, avec pour double objectif de dynamiser les pôles de croissance et de réduire de façon visible le niveau de pauvreté.

9. Le premier objectif exige un changement de cap et une rupture avec le passé pour que le Burundi s’engage résolument non seulement sur la stabilité de l’économie, mais aussi et surtout sur le chemin qui lui permet de porter le rythme annuel de croissance bien supérieur aux niveaux atteints jusqu’aujourd’hui. Une telle option ne pourra se réaliser que si le niveau d’investissements connaît une augmentation substantielle et si la structure de l’économie burundaise est profondément transformée, faisant apparaître une meilleure productivité des secteurs porteurs de croissance dans des domaines diversifiés comme l’agriculture, le tourisme, les mines et l’énergie.

10. Le second objectif consiste à réduire la pauvreté et à améliorer le bien être de la population burundaise. Plus spécifiquement, l’objectif que s’est assigné le gouvernement est de tout mettre en œuvre pour baisser sensiblement la proportion des pauvres de 67% à 47% en 2015. Excellences, Mesdames, Messieurs,

11. La réalisation des objectifs que nous venons d’énoncer requiert une mise en œuvre concertée de profondes réformes axées surtout sur quatre principaux domaines stratégiques.

Premièrement : Le gouvernement entend promouvoir le renouveau économique capable d’impulser l’accélération de la croissance, de la sécuriser et de la pérenniser. A cet effet, un accent particulier sera porté sur la diversification de la production, en particulier en milieu rural et sur la mise en place d’un environnement des affaires de norme internationale, afin de conférer un rôle plus accru au secteur privé.

Deuxièmement : Il est impératif de développer des infrastructures de qualité, indispensables au relèvement de la compétitivité et à l’accroissement des investissements.

Dans cette optique, le gouvernement prendra les mesures nécessaires pour assurer aux investisseurs la disponibilité, et à des coûts compétitifs, des facteurs de production que sont notamment l’énergie, les infrastructures de transport et les télécommunications.

Troisièmement : Le but ultime ainsi recherché par le gouvernement vise à renverser les tendances à la détérioration de la qualité de vie de la population, en mettant en avant des politiques redistributives du fruit de la croissance en faveur notamment d’une meilleure accessibilité aux soins de santé, à l’éducation, à l’eau potable et aux services liés à la protection sociale.

Quatrièmement : En définitive, la croissance accélérée pour un développement durable et équitable ne peut se réaliser que dans un contexte d’une saine gouvernance.

Nous voudrions profiter de cette occasion pour réaffirmer, à nouveau, Notre volonté irrévocable et la fermeté de Notre détermination quant aux exigences de résultats, en ce qui concerne l’exécution des mesures de lutte contre les malversations économiques, la corruption, la fraude et toutes les formes d’indélicatesses qui participent à l’effritement de l’efficacité des pouvoirs publics.

Excellences, Distingués invités, Mesdames, Messieurs,

12. La mise en œuvre du CSLP II dont le lancement officiel fait l’objet des présentes cérémonies, constitue une étape cruciale et décisive pour l’avenir du peuple Burundais qui, confiant dans la paix retrouvée après plusieurs décennies de conflits socio-politiques, aspire désormais et légitimement à plus de prospérité économique et au mieux être.

13. C’est donc dire que l’efficacité, fondée sur une gestion axée sur les résultats, doit être le fil conducteur durant toute la période d’exécution des actions prioritaires destinées à renforcer la croissance et à faire reculer la pauvreté.

14. D’ores et déjà, le gouvernement est conscient qu’il est important de revisiter la politique de décentralisation afin de la rendre pleinement opérationnelle, dans la perspective d’une plus grande responsabilisation des communes et dans la mise en œuvre des programmes de développement prévus par le CSLP II qui, par ailleurs, puisent leur légitimité dans le processus participatif auquel les communautés à la base ont pris une part déterminante.

15. Nous saluons donc les acteurs du secteur privé et de la société civile pour leur contribution combien appréciable dans le processus de formulation des priorités à mettre en avant au cours des prochaines années.

16. Dans le même sens, le gouvernement exprime sa profonde gratitude à l’endroit des partenaires au développement dont Nous apprécions à leur juste valeur, le soutien et l’assistance qui ont permis de conduire à bon port tout le processus d’élaboration du CSLPII. Confiant toujours dans leur constante disponibilité, Nous les invitons à accompagner le gouvernement pour une pleine réussite de la conférence des bailleurs de fonds dont les assises devraient avoir lieu au cours des prochains mois.

17. Pour sa part, le gouvernement marque sa détermination à prendre les mesures requises pour garantir une mise en œuvre efficace du CSLP II, en particulier en ce qui concerne les réformes-clés relatives aux finances publiques, aux politiques incitatives vis-à-vis du secteur privé et à l’adaptation du système financier aux besoins de l’économie du pays.

18. Nous souhaitons, enfin, inviter toutes les burundaises et tous les burundais à soutenir le CSLP II en travaillant main dans la main et dans la même direction, en conjuguant leurs énergies et en œuvrant pour la même cause, celle d’un développement durable.

19. Autour de ce consensus, disons tous ensemble : « Halte à la pauvreté, à bas le chômage, bienvenu le relèvement des revenus des ménages  ». C’est sur cette note d’espoir que nous lançons officiellement la mise en œuvre du Cadre Stratégique de lutte contre la pauvreté, Deuxième Génération.

Que Dieu vous bénisse, Merci de votre attention

 

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