L’OAG suscite un d ?bat sur l’int ?gration de la dimension ? genre ? dans la politique nationale

lundi 20 février 2012,par Jean Bosco Nzosaba

Le 17 février 2012, l’Observatoire de l’Action Gouvernementale, OAG, a organisé au chef-lieu de la province de Gitega, un atelier sur l’intégration de la dimension genre dans la politique nationale. Le constat est mitigé car il a été constaté que même si l’intégration de la dimension « genre  » dans les politiques publiques et les projets de développement à caractère communautaire fait un progrès au Burundi surtout dans les hautes instances du Burundi (parlement et gouvernement), un déséquilibre est encore observé surtout dans les postes de nomination dans l’administration publique où les femmes sont encore faiblement représentées. Le débat initié par l’OAG autour de cette thématique faisait intervenir des représentants des leaders féminins, des hauts cadres de l’administration publique et des acteurs de la société civile. C’était dans l’objectif de redresser ces équilibres en la matière.

Ces discussions viennent à point nommé. D’autant plus que les femmes qui sont parmi les groupes vulnérables victimes des inégalités socio-économiques sont encore faiblement représentées dans les sphères de prises de décision de l’administration publique et dans les projets de développement communautaires. A titre illustratif, ce dernier a notamment déploré la minorité qu’accusent les femmes au niveau des directions générales et des directions des services publics. Un des cas le plus parlant et soulevé est celui de la faible représentativité des femmes au sein des directions scolaires des écoles primaires alors que la majorité du personnel est féminin. Certes, un pas a été franchi au niveau de la représentativité des femmes dans les instances de prise de décision pour lesquelles le code électoral consacre la représentation féminine. Au terme des élections de 2010, les femmes ont été élues à hauteur de 32% à l’Assemblée nationale, 46% au Sénat et 32% dans les conseils communaux. De plus, a poursuivi le secrétaire Exécutif de l’OAG, les femmes sont suffisamment représentées au niveau du gouvernement. Par contre, a-t-il signifié, cette représentativité laisse à désirer dans les postes de l’administration publique. Comme l’intégration de la dimension « genre  » est préalable au développement humain durable, le Secrétaire Exécutif de l’OAG indique que ce redressement des inégalités sociales constatées tant pour les femmes que pour d’autres groupes vulnérables tels que les handicapés, les déplacés, les rapatriés et les Batwa méritent un intérêt particulier dans les politiques et programmes de développement du pays. Dans son discours, le conseiller principal du gouverneur de la province Gitega, M. Gérard Nibigira a fait remarquer que les politiques et les programmes du Burundi consacrent la promotion de l’égalité sociale. Il a notamment cité la vision Burundi 2025, le Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté, 2ème génération (CSLP II), le politique national genre, le code électoral et la loi communale. Le conseiller principal a ainsi promis que la province Gitega ne ménagera aucun effort pour intégrer la dimension « genre  » dans les politiques publiques et les projets de développement qui seront désormais initiés. De sa part, la conférencière Catherine Mabobori a souligné que d’une manière générale, le genre est très peu intégré dans les politiques et les programmes gouvernementaux. Le constat actuel est que l’intégration du genre semble être l’œuvre du seul ministère ayant le genre dans ses attributions, a-t-elle fait savoir dans son exposé sur le cadre conceptuel de l’approche « genre  » et ses applications à travers les politiques publiques. Jusqu’à ce jour, très peu de ministères prennent en compte le genre dans ses politiques sectorielles, a-t-elle poursuivi. Elle a néanmoins reconnu un regain de prise en compte du genre au sein du ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants et celui de la Sécurité publique. Ces deux ministères viennent d’élaborer une stratégie nationale d’intégration du « genre  », a dit Mme Mabobori. De leur part, les participants ont recommandé aux acteurs de développement, notamment les décideurs, les concepteurs des politiques à veiller toujours à l’intégration de la dimension « genre  » dans les politiques publiques et programmes communautaires qui est un impératif au développement humain durable.

 

Copright © Observatoire de l'Action Gouvernementale (OAG)