CAMPAGNE CONTRE LA VIE CHERE : MOT LIMINAIRE DE LA CONFERENCE DE PRESSE

lundi 12 mars 2012,par Jean Bosco Nzosaba

UN BON DIRIGEANT SE SOUCIE DU BIEN-ETRE DE LA POPULATION.

Après une année d’engagement dans un combat contre la vie chère ; Suite à la correspondance adressée au deuxième Vice-président de la République du Burundi ; Considérant que la réunion du Mercredi le 07 Mars 2012 tenue par le deuxième Vice-président de la République à l’endroit des Industriels et certains représentants de la société civile n’a abouti à aucune solution aux problèmes posés par les signataires ;

Les Confédérations syndicales COSYBU et CSB, les Collectifs FORSC, OAG et CPAJ ainsi que les organisations de la société civile OLUCOME, ABUCO, PARCEM, FORUM INTER-UNIVERSITAIRE, FOCODE, I J C I , REJA, CCI /LCBU, ACAT-BURUNDI, voudraient communiquer ce qui suit :

A. Sur la hausse des prix de l’eau et de l’électricité

1. La mesure du Gouvernement d’augmenter les prix de l’eau à 266,27% et de l’électricité à 124% au 1er Septembre 2011 et celle d’augmenter les prix à 101,5% pour l’eau et à 142,1 % pour l’électricité du 1er Mars 2012 n’ont fait qu’enfoncer les citoyens dans un gouffre de vie chère et de pauvreté. Elle viole l’engagement de ne pas hausser les prix avant un audit externe organisationnel, financier, comptable et informatique de la REGIDESO ; engagement pris en date du 29 aout 2011 par le Secrétaire Permanent du Ministère de l’Energie et des Mines et le Directeur Général de la REGIDESO au cours d’un entretien avec les Présidents de l’OLUCOME et de l’ABUCO. Cet audit devrait être commandité par le Gouvernement avec des termes de références convenus avec les partenaires impliqués.

Il importe de souligner qu’actuellement le citoyen de la catégorie des ménages paie 4,67 fois le prix de l’eau qu’il payait avant le 1er Septembre 2011 et 3, 66 fois le prix de l’électricité qu’il payait avant la même date.

2. La nouvelle tarification du 1er Mars 2012 mise sur pied sans que la REGIDESO ait subi cet audit organisationnel montre un mépris inédit à l’endroit de tout citoyen en général et aux membres des Confédérations syndicales, des Collectifs ainsi que des organisations de la société civile engagés dans la campagne contre la vie chère en particulier. Tenant compte de tout ce qui précède, ces derniers rejettent catégoriquement les propos du Secrétaire Permanent de la deuxième Vice-présidence diffusés sur la voix des ondes et affirment qu’il n’ y a pas eu de compromis à la sortie de la dite réunion du 07 Mars 2012.

B) « Dans un cadre général payer ses impôts est un acte citoyen. C’est faire preuve de civisme et affirmer son appartenance à la société et à la communauté nationale  »Ce qui n’est pas le cas pour le dignitaire burundais qui a accepté un jour qu’il va s’acquitter de l’Impôt Professionnel sur Revenu (IPR) et aujourd’hui ce même dignitaire a regimbé de payer l’IPR. Dans l’esprit de manifester l’égalité, le contribuable burundais pourrait-il lui aussi s’abstenir de payer l’IPR à l’exemple de ses dirigeants ? Le budget général de l’Etat au cours de cet exercice budgétaire sera vraiment alimenté par la contribution de certains citoyens qui exercent une activité économique au Burundi alors que les dignitaires ne paient rien ? Pour ne citer que celles-ci tant d’interrogations pourraient se poser. Ces dits Confédérations, collectifs et organisations de la société civile engagés dans la Campagne contre la vie chère expriment aujourd’hui sa pire indignation de voir les dignitaires burundais couronnés d’innombrables privilèges niant de payer l’ IPR.

B) L’année 2011 a été caractérisée par cinq révisions du prix de carburant et l’augmentation exponentielle du prix de l’eau et de l’électricité. Actuellement, le prix du Gasoil vient de passer de 2020Fbu à 2050Fbu et celui de l’essence de 2050Fbu à 2080Fbu. Selon la conjoncture de l’économie burundaise, la hausse de prix de l’eau, de l’électricité et du carburant augmentent immanquablement le prix de tous les autres produits. Ces derniers le sont suite à l’inflation et à la dévaluation de la monnaie burundaise d’ où la vie actuelle au Burundi est chère du moment qu’il n’y a pas une hausse des salaires.

C) 1. Il n’y a pas de politique générale de salaires, le Gouvernement se donne la latitude de fixer les salaires à sa guise et selon les sensibilités en violation flagrante de la Constitution de la République du Burundi. 2. Le Burundi n’a pas de politique de l’ emploi . Ce qui ouvre la porte au recrutement discriminatif notamment la politisation des emplois publics .

En définitive, les Confédérations, collectifs et organisations de la société civile engagés dans la Campagne contre la vie chère au Burundi invitent endéans trois jours le Gouvernement à suspendre le mesure d’augmenter les prix de l’eau et de l’électricité, à retourner le projet de loi relatif à l’IPR des dignitaires à l’Assemblée nationale et à mettre en place un cadre de dialogue chargé des questions de la vie chère au Burundi faute de quoi ils vont lancer ce jeudi le 15 Mars 2012 un préavis et un appel à la Grève Générale.

Fait à Bujumbura, le 12 Mars 2012

 

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