L’Assembl ?e nationale invite la population ? ne pas r ?pondre aux sollicitations de gr ?ve

lundi 19 mars 2012,par Jean Bosco Nzosaba

A travers son deuxième vice-président, l’Assemblée nationale du Burundi a réagi, le 15 mars dernier, à l’appel de quelques organisations de la société civile à des manifestations, suite à certaines préoccupations de la population liées notamment à la vie chère.

Ces organisations de la Société civile évoquent notamment la cherté de la vie, de l’accroissement du prix de l’eau et de l’électricité fournies par la REGIDESO, ainsi que le renvoi, par l’Assemblée nationale au gouvernement, du projet de loi portant institution de l’impôt professionnel sur les rémunérations de certains mandataires et cadres politiques, cadres et autres agents de l’Etat. « En invoquant ces préoccupations, qui sont réelles, pour inviter la population à arrêter le travail et prendre la rue, ces organisations font fi sciemment, à notre avis, de la réalité des causes profondes de ces différents problèmes et des efforts en cours pour y trouver des solutions appropriées  », indique, l’Assemblée nationale. « En tant qu’institution représentative de la population, l’assemblée nationale a voulu faire la lumière sur ces préoccupations et donner son point de vue sur cet appel à l’arrêt du travail et aux manifestations.

Au sujet de la cherté de la vie, l’Assemblée nationale constate qu’effectivement le coût de la vie devient très cher, mais qu’il est à situer et comprendre dans un contexte global qui va au-delà du simple cadre national  » souligne-t-on, ajoutant que « la cherté de la vie au Burundi prévaut également dans d’autres pays suite à la crise économique mondiale. « L’Assemblée nationale usera de ses prérogatives pour accompagner le pays dans la réflexion et les efforts du gouvernement pour faire face à ce contexte difficile pour notre pays  », affirme-t-on. Au sujet de l’accroissement du prix de l’eau et de l’électricité fournies par la REGIDESO, l’Assemblée nationale rappelle qu’elle s’était déjà saisie de la question de la nouvelle structure des prix de ces produits au mois d’août de l’an dernier. « A cet effet, la Commission permanente en charge des questions de la Bonne gouvernance et de la Privatisation avait été mandatée pour étudier les contours de cette problématique. Elle avait notamment fait des consultations auprès des représentants des consommateurs, des gestionnaires de la REGIDESO et des représentants de la Société civile. Dans son rapport, présenté et adopté dans la séance plénière du 3 août 2011, des recommandations avaient été formulées en vue de trouver des solutions appropriées aussi bien dans l’intérêt des consommateurs que de la REGIDESO  », rappelle-t-on. Parmi ces recommandations, on notera que l’Assemblée nationale avait demandé que la révision à la hausse des prix de l’eau et de l’électricité soit échelonnée dans le temps.

Elle avait aussi recommandé la construction de nouvelles centrales hydroélectriques pour produire l’énergie nécessaire aux besoins des consommateurs. L’Assemblée Nationale avait enfin recommandé l’organisation d’un audit administratif et financier pour explorer les éventuelles autres voies de réduction des coûts de l’eau et de l’électricité. L’Assemblée Nationale, indique qu’’elle envisage incessamment de mener un suivi pour voir comment ces recommandations ont été rigoureusement respectées. Concernant le projet de loi portant institution de l’impôt professionnel sur les rémunérations de certains mandataires et cadres politiques, cadres et autres agents de l’Etat, « l’Assemblée nationale déplore la mauvaise foi dans l’interprétation faite par certaines organisations de la Société civile au sujet du renvoi de ce projet de loi  ». Elle « redit encore une fois qu’elle n’est pas du tout opposée à l’institutionnalisation de cet impôt, sans restriction aucune. (…) attend seulement que les différentes lois qui doivent être préalablement révisées lui soient envoyées pour éviter de passer outre les dispositions de la Constitution et de voter ainsi une loi qui est inapplicable.  »

A ce sujet, l’Assemblée nationale est avisée que le gouvernement serait à pied d’œuvre et que des propositions de révision de tous ces textes de lois en rapport avec le Code des impôts en général et de l’impôt professionnel sur le revenu (IPR) en particulier pourraient incessamment lui parvenir.

« Pour conclure, et par rapport aux différents problèmes évoqués, en tant qu’institution représentative du peuple, l’Assemblée nationale croit que la voie du dialogue est le seul moyen pour aboutir à des solutions raisonnables, appropriées et durables  », précise la déclaration. « Au regard du contexte sociopolitique actuel du pays, l’appel de certaines des organisations de la Société civile à la population pour arrêter le travail et faire des manifestations relève d’une erreur d’appréciation et peut entraîner des situations incontrôlables pour le pays  », ajoute-t-on. « Notre pays vient de très loin et est encore fragile sur les plans politique, économique et sociale. Elle invite la Société civile à plutôt comprendre et aider, de concert avec les autres forces vives de la nation, à trouver des solutions concertées aux problèmes du moment. L’Assemblée nationale reconnaît le rôle de la Société civile dans l’édification du pays, mais lui rappelle qu’en aucun cas elle ne peut inciter la population à adopter des attitudes destructrices quelles que soient les raisons invoquées. « L’Assemblée nationale invite donc la population à ne pas répondre à ces sollicitations de grève et de manifestations sans fondement. Elle l’invite plutôt à rester sereine et à continuer à vaquer à ses occupations. Enfin, l’Assemblée nationale demande au gouvernement de veiller scrupuleusement à la sécurité des citoyens et de leurs biens.

 

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