Le ministère de la Justice, en collaboration avec l’ONG RCN Justice & Démocratie, a organisé, le 28 mars 2012 à Bujumbura, un colloque de réflexion sur la construction d’un modèle burundais en matière de justice transitionnelle. Une opportunité certaine pour accompagner et guider les mécanismes de justice transitionnelle attendus par les Burundais. C’est aussi à l’agenda du Gouvernement burundais. Car depuis le 18 mars de cette année, il est en campagne d’explication du rapport du comité technique sur la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle. Selon Edem Comlan, coordonnateur des projets du RCN Justice&Démocratie au Burundi, les défis que la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) devra relever ne constituent qu’une étape. Car le processus de réconciliation et d’écriture d’une histoire collective requiert des décennies de réflexion et de dialogue. Dans cette dynamique, cette organisation encourage et accompagne ce processus depuis plusieurs années. De plus, RCN Justice &Démocratie entend ainsi, par ce colloque, restituer les paroles des Burundais sur le sens de la Justice transitionnelle et replacer les réalités de ces derniers au cœur du débat en proposant une lecture plurielle de la justice transitionnelle qui dépasse le champ formel et temporel des mécanismes d’Arusha. Il importe de mettre en avant les attentes et les craintes qui s’expriment au sein de la population par la formulation de recommandations précises et inspirées du terrain. Par ailleurs, il est nécessaire d’illustrer la justice transitionnelle telle qu’elle est déjà mise en œuvre par les Burundais et mettre en valeur les hommes et les femmes qui, sur le terrain, œuvrent pour la réconciliation.