Le gouvernement burundais s’insurge contre le rapport de HWR sur le Burundi

lundi 7 mai 2012,par Jean Bosco Nzosaba

Le secrétaire général du gouvernement, Philippe Nzobonariba, s’est insurgé, dans un communiqué de presse sorti le 5 mai 2012, contre le nouveau rapport de l’Organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch sur le Burundi intitulé « Tu n’auras pas la paix tant que tu vivras, l’escalade de la violence au Burundi  ».

Ce rapport a été publié le 2 mai 2012. Il porte, selon Human Right Watch, sur la violence politique au Burundi depuis fin 2010. Il relate des cas de plusieurs dizaines de personnes qui ont été tuées lors des attaques à motivation politique pendant cette période. Il révèle aussi que la violence s’est aggravée en 2011 avec une série d’assassinats ciblés et de représailles. Pour le porte-parole du gouvernement, « encore une fois, il s’agit d’une démarche pour cette ONG de ternir l’image du Burundi et à travers ses agents sur place notamment les partis politiques de l’opposition, certaines associations de la société civile ainsi que certains médias locaux, qui en réalité sont les véritables rédacteurs des rapports sur lesquels l’ONG Human Right Watch ne fait qu’apposer sa signature comme couverture. Cela se vérifie par la régularité de l’apparition des mêmes cibles au niveau des institutions de l’Etat ainsi que des personnalités qu’on retrouve dans tous les rapports accablants sur le Burundi, rédigés par ces associations et publiés par Human Right Watch.  » L’objectif est, d’après M. Nzobonariba, « de déformer l’image du Burundi, par la manipulation, le mensonge, la déformation des faits, parce que les auteurs de ces rapports sont persuadés que l’usage de la force qui était la première option n’est plus possible actuellement au Burundi  ». Les thèmes sensibles aux yeux de la Communauté internationale, comme les droits de l’Homme, la corruption, la bonne gouvernance, la justice sont devenus des terrains convoités comme fonds de commerce pour s’attirer la sympathie des bailleurs et disqualifier les adversaires politiques qu’on n’ose pas affronter sur la voie démocratique, selon le porte-parole du gouvernement.

Et voila le piège dans lequel l’ONG Human Right Watch est tombé, au cas où il ne l’aurait pas fait délibérément. La stratégie avait pour but d’amener les partenaires du Burundi à prendre des décisions financières qui ne feraient que pénaliser tout un peuple, avec l’espoir de voir celui-ci à long terme se désolidariser de ses propres représentants. Une façon de combattre la démocratie par des instruments de la démocratie elle-même, en l’occurrence les droits humains. « Alors que les rapports précédents étaient perçus par le gouvernement du Burundi comme de simples signes de provocation, celui qui vient de sortir, de part son intitulé, constitue une véritable déclaration de guerre au peuple burundais, condamné, selon l’ONG, à disparaître s’il persiste à vivre avec les dirigeants qu’il a choisis lors des dernières élections.  », d’après toujours le communiqué du gouvernement. « En tout cas le message est clair, c’est que dans ce cas les Burundais n’auront jamais la paix, et il s’agit d’une dangereuse prophétie, qu’il faut prendre au sérieux surtout lorsqu’elle provient de la part d’une Organisation de renommée internationale comme Human Right Watch  », selon M. Nzobonariba. Le gouvernement du Burundi, par le biais du ministre de l’intérieur, avait souhaité que cette ONG sursoie à la présentation de ce rapport juste le temps de discuter de son contenu et de ses conclusions et de se convenir d’une autre date mais, au mépris de cette sollicitude, l’ONG s’est précipitée à publier le rapport, un signe évident de dénigrement à l’endroit du gouvernement, et qui l’a toujours caractérisé depuis le début, d’après le secrétaire général du gouvernement. Ce qui confirme l’évolution de l’attitude de l’ONG de la simple provocation vers la confrontation. Le gouvernement tranquillise enfin le peuple burundais.

La prophétie de l’organisation Human Right Watch, « Tu n’auras pas la paix tant que tu vivras  » n’aura pas lieu car, la paix est là, elle est venue de loin et après de nombreux sacrifices. Le gouvernement en est conscient et fera tout pour la préserver  ». Ainsi pour le gouvernement, le message au peuple burundais est clair : « Non seulement tu vivras, mais encore tu vivras dans la paix  ». Il s’agit d’un troisième rapport sorti depuis le 14 mai 2010. Pour rappel, cette organisation avait sorti à cette date un rapport qui accusait le gouvernement du Burundi, la police et les autorités judiciaires en particulier de ne rien faire pour prévenir et réprimer les violences électorales qu’elle attribuait au parti au pouvoir. Ces accusations étaient publiées à la veille du premier scrutin des élections portant sur les communales. Le 23 novembre 2010, au lendemain de la mise en place des institutions issues des élections, cette même ONG a sorti un autre rapport sur la situation des droits de l’Homme au Burundi intitulé : « Des portes qui se ferment ? Réduction de l’espace démocratique au Burundi  ».

 

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