Conf ?rence internationale sur la Somalie

jeudi 31 mai 2012,par Jean Bosco Nzosaba

Les représentants de 54 pays, dont le chef de l’Etat burundais Pierre Nkurunziza, se sont réunis, le 31 mai 2012 à Istanbul pour discuter sous l’égide de l’ONU des moyens de venir en aide à la Somalie, un pays rongé par 20 ans de guerre civile et dont le gouvernement et le parlement de transitions doivent être remplacés en août. "Après une longue période d’instabilité et de conflits, nous avons aujourd’hui devant nous une opportunité pour une vraie paix et une vraie sécurité", a déclaré le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag à l’ouverture de cette conférence. Une conférence internationale sur la Somalie s’était déjà tenue à Londres en février. "Après de longues années, l’espoir est de retour en Somalie, et en particulier à Mogadiscio", a-t-il poursuivi, soulignant que le calme restauré dans la capitale somalienne était propice à la reconstruction et au développement économique. Le Premier ministre somalien Abdiweli Muhammed Ali a pour sa part insisté sur la nécessité pour les Somaliens de "travailler ensemble" et a assuré que son gouvernement était déterminé à "promouvoir la réconciliation" dans les zones passées sous son autorité. "Nous appelons de multiples donateurs à établir un fonds d’aide pour la Somalie", a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de "penser à long-terme" pour combattre les sources de la violence dans son pays. La conférence, dont une première édition à Istanbul avait eu lieu en 2010, commence jeudi par des discussions entre fonctionnaires de haut niveau, experts et hommes d’affaires sur quatre enjeux essentiels pour la stabilisation du pays : l’eau, l’énergie, les routes et la durabilité. Le volet politique de l’aide à la Somalie sera discuté vendredi, avec la participation du secrétaire général de l’Onu, Ban ki-moon, du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, du chef de la diplomatie britannique William Hague et du président somalien Sheik Sharif Ahmed. Le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu, et le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping, seront présents. Participeront également des représentants des différentes factions somaliennes pour des discussions sur l’avenir du pays alors que le gouvernement et le parlement de transition doivent céder leur place le 20 août à de nouvelles institutions. L’un des objectifs de la conférence sera d’esquisser l’avenir de la Somalie en fixant des "objectifs pour 2015", selon le ministère turc des Affaires étrangères. La Turquie s’est investie dans l’aide à la Somalie, avec notamment une visite du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à Mogadiscio l’an dernier, une des rares visites de dirigeant étranger dans ce pays où les conditions de sécurité sont précaires. Mais un consensus politique paraît difficile à atteindre. Les présidents du Pount et du Galmudug, deux régions du nord-est de la Somalie autoproclamées autonomes, ont déjà annoncé dans un communiqué qu’ils bouderaient la réunion en raison de son "ordre du jour ambigu" qui "vise à remettre en cause tous les accords". La Somalie est dépourvue d’autorité centrale depuis l’effondrement du régime du président Siad Barre en 1991 et l’instabilité politique alimente depuis deux décennies une violence permanente dans le pays. Le très fragile gouvernement somalien de transition (TFG) a été créé en janvier 2009 et est depuis soutenu à bout de bras par la communauté internationale et les forces de la mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Les islamistes somaliens shebab ont juré la perte du TFG mais sont affaiblis sur le terrain militaire depuis que les armées éthiopienne et kényane se sont lancées à sa poursuite fin 2011.

source : AFP

 

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