Discours du Pr ?sident burundais ? l’occasion des voeux de fin de l’ann ?e 2012

lundi 7 janvier 2013,par Jean Bosco Nzosaba

Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,

1. L’année 2012 se termine, l’année 2013 commence. Nous remercions Dieu Tout Puissant pour toutes les bonnes réalisations qui ont marqué cette année, et nous nous confions à Lui afin qu’il continue à nous éclairer dans l’accomplissement des projets préparés pour cette nouvelle année que nous commençons. A Lui tout honneur et toute Gloire.

2. Nous souhaitons à tous les citoyens Burundais et à ceux qui vivent sur le sol burundais une bonne année, une année de paix au cours de laquelle nous allons nous atteler à traduire en actes le thème lui réservé, et qui s’énonce comme suit : « Unissons-nous, redoublons d’ardeur pour le travail, source d’un développement durable.  » Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,

3. L’année que nous sommes entrain de clôturer a été pour le Burundi et le peuple burundais une bonne année extraordinaire, une année durant laquelle nous avons célébré le jubilé d’Or de l’Indépendance de notre pays. Nous avons eu l’occasion de méditer, d’admirer les bonnes actions ayant marqué cette période, mais aussi de désapprouver les déshonneurs et les bassesses dans lesquelles le Burundi et les Burundais avons nagé à maintes reprises. Tout cela a constitué pour nous le début d’un nouveau départ.

4. La façon dont nous avons célébré ce jubilé revêtait un cachet tout particulier. Le premier fait saillant est que les Burundais ont retroussé les manches et ont accompli des merveilles qui montrent effectivement qu’ils sont indépendants. Cela s’est alors manifesté dans la prise de décision touchant au changement des mentalités et des comportements, concrétisée par la construction des infrastructures qu’hier l’on attendait du Gouvernement ou de ceux que l’on appelait les bienfaiteurs. C’est le cas des écoles, des centres de santé, des universités, des hôpitaux, des bureaux des administratifs, des salles de réunions, des hôtels, des stades, des industries, etc. Ces grandes œuvres dépassent cinq cent (500) en nombre. Nous n’avons pas mentionné ici que presque chaque colline s’est construit un monument de l’Indépendance.

5. Le coût estimatif de ces réalisations avoisine les quatre-vingt milliards (80) de nos francs. Nous vous en félicitons. Il se dégage que les Burundais ont tissé des liens indéfectibles en pratiquant l’héritage du Prince Louis RWAGASORE, Héros de l’Indépendance Nationale, qui nous demande de faire l’unité traduite dans le travail, source du développement durable.

6. Cela a été possible grâce aux multiples descentes des responsables qui ont visité la population plus que les autres années. Ils ont travaillé avec eux, ils ont échangé, dans l’objectif de la décentralisation et de la déconcentration. 7. Revenons donc et posons-nous cette question : « Si la vitesse avec laquelle nous avons réalisé les œuvres du cinquantenaire avait été la même depuis notre accession à l’Indépendance, que serait actuellement le degré de développement du Burundi ?  » Rattrapons donc par la course le temps perdu !

8. C’est pourquoi Nous voudrions nous remettre en mémoire la résolution que nous nous sommes faite en célébrant le jubilé : chaque fois le 1er juillet, en célébrant notre indépendance, chacun à son niveau, les familles, les associations, la colline, la province, jusqu’à l’échelon national, l’on puisse commémorer cette fête en inaugurant une œuvre qui aura été réalisée au courant de l’année. L’on verra comment le Burundi sera développé en un laps de temps.

Burundaises, Burundais, Amis du Burundi

9. Le deuxième fait qui a marqué cette année du jubilé est le nombre de prix et les décorations que les Burundais ont obtenus grâce à leur bravoure et la manifestation de leur esprit patriotique. Rappelez-vous donc la première place que le Burundi a occupée au niveau mondial lors de l’exposition culturelle et touristique, l’honneur qui a été celui du Burundi en recevant le titre d’Ambassadeur du développement en Afrique, grâce à aux nombreux efforts que le pays a faits en opérant beaucoup de changements en peu de temps, et dans des moments particulièrement difficiles. Notre Ministre des Finances en a été décoré Ambassadeur du Développement en Afrique, avec dévotion pour le Burundi.

10. Rappelons-nous également que le Burundi a pris la troisième place parmi les dix pays les plus réformateurs au monde, devenant ainsi le seul pays africain qui se trouve sur cette liste.

11. Le Burundi a également emporté la 7ème place au niveau mondial et la 4ème sur le plan africain dans l’amélioration du climat des affaires et dans le domaine de la lutte contre la corruption, notre pays occupe la deuxième place dans les pays de la Communauté Est Africaine.

12. C’est également au courant de cette année du jubilé que le Président Buyoya a été désigné Envoyé Spécial de l’Union Africaine dans la région de l’Afrique Occidentale, et cela est un honneur pour le Burundi.

13. Nous ne manquerions pas de mentionner que parmi les sportifs, les Burundais joueurs de Taekwondo, de Judo et de Karaté ont occupé la première place dans la Région, et leur lutte associée a mérité la deuxième place africaine pendant le championnat mondial des pays francophones. Les joueurs du volley beach ont pris la première place en Afrique. Nous n’avons pas nommé ici la jeune athlète Francine NDAYISABA qui a surpris le monde en arrivant en finale aux « Jeux Olympiques  » de Londres.

14. Au cours des compétitions au festival SICA 2012, c’est la chanteuse Emérence NIWIZERE qui a obtenu le meilleur trophée africain, tandis que Leilla NDABIRABE a remporté le prix Miss Africa en Europe.

15. Entre temps, le journaliste Audace MAKADO de la Radio ISANGANIRO a été premier dans le « COMESA media award  » en élaborant une émission qui lui a mérité la victoire sur tous les concourants.

16. Nous ne nous oublions pas Nous-mêmes, car en tant que Chef d’Etat, Nous avons reçu des prix. Le premier a été appelé « Le Nouveau Modèle pour le Leadership Africain  », et il nous a été décerné par l’Association MAMTA (en INDE) ; le second nous a été décerné par l’Organisation des Nations Unies pour notre implication dans la lutte contre le paludisme.

17. Vous comprenez que c’est une année qui a été caractérisée par la brillance du Burundi à travers le monde, un véritable Âge d’Or. Nous félicitons donc tous ceux-là à qui honneur a été rendu, et qui ont fait la fierté de notre pays. C’est là un signe d’un avenir plus radieux. Burundaises, Burundais, Amis du Burundi

18. Un autre fait inhabituel qui a marqué le jubilé, c’est l’action appelée « Portes Ouvertes  », où tous les Ministères et la plupart des services de l’Etat tels que la Commission Nationale Terres et Autres Biens, la Radio-Télévision Nationale, la Force de Défense Nationale, la Police Nationale,… ont présenté au grand public ce qui les a caractérisés depuis l’Indépendance, leur mission actuelle, les difficultés auxquelles ils font face, etc. Ils ont offert aux citoyens qui le souhaitent l’occasion de visiter les lieux de travail, de poser diverses questions, et même de faire des suggestions.

19. Cela a inauguré une nouvelle méthode de travailler en toute transparence, et de rassembler des contributions utiles à l’amélioration des services à rendre en rectifiant ce qu’il fallait rectifier.

20. Un autre fait qui a marqué la célébration du cinquantenaire, c’est le déplacement sans précédent que les hôtes de marque ont effectué dans notre pays en venant se joindre à nous : des délégations de plus de 45 pays, dont 6 Chefs d’Etat, étaient là pour nous féliciter à l’occasion du jubilé. Nous leur réitérons ici nos remerciements du fond de notre cœur.

21. Nous avons alors exhibé notre joie, nous avons chanté et dansé, nous avons inauguré beaucoup d’infrastructures, nous nous sommes mutuellement félicités, car nous sommes capables. Nous exprimons alors nos vifs remerciements à toute la population pour tout ce qu’elle fait à l’occasion de cette fête sans égal.

22. Nous remercions d’une façon toute spéciale les membres du Comité National chargé de l’Organisation et du suivi des activités marquant le cinquantenaire de notre Indépendance, pour la sagesse, la conscience et le don de soi qui les ont caractérisés. Ils ont montré qu’ils font effectivement ce qu’ils aiment, et ils se sont donnés sans réserve. Nous saisissons cette occasion pour annoncer solennellement que nous clôturons l’année du cinquantenaire de notre Indépendance, mais que nous allons continuer à savourer les résultats auxquels elle nous a fait parvenir. Ces derniers constituent pour nous un nouveau départ et une nouvelle stratégie pour les actions qui suivent.

23. En général, au regard des performances enregistrées, nous nous sommes rendus compte que nous sommes capables de bien de choses sans tendre la main aux étrangers, en ayant surtout recours à notre intelligence et à nos forces. Nous pouvons alors scander : • Nous avons réussi à faire tomber le joug du colonisateur, recouvrant ainsi la parole, et c’est à nous désormais qu’il revient de gérer les affaires de notre pays ; • Nous avons pu vaincre le démon de la division, et nous avons gagné pour l’unité et la concorde nationale ; • Nous nous avons rompu avec des régimes dictatoriaux, et nous avons gagné pour la démocratie. Aujourd’hui, les Burundais désignent souverainement eux-mêmes leurs dirigeants par la voie des urnes ; • Nous avons dit adieu aux nuits sans sommeil à cause de l’insécurité, et nous avons gagné pour la paix et la sécurité dans tout le pays. • Nous avons triomphé de ceux qui nous contraignaient au mutisme, et nous avons gagné pour la liberté d’expression ; les droits de la personne humaine sont promus et protégés. • Nous avons vaincu la manie de nous sous estimer nous-mêmes qui nous poussait à un esprit de mendicité, et nous avons opté pour utiliser nos forces et l’intelligence que Dieu nous a données. Nous avons prouvé que nous sommes capables.

24. La bataille de lutte contre la pauvreté, pour le développement de notre pays, nous la poursuivons. Nous sommes convaincus que, unis, nous la gagnerons comme toutes les autres, surtout que nous avons une orientation très claire dans les deux programmes-clefs que sont le CSLP II et la Vision Burundi 2025.

Burundaises, Burundais, Amis du Burundi

25. Cette étape à laquelle nous sommes parvenus est importante, car elle nous attire la sympathie et renforce la confiance de la Communauté Internationale envers nous. Vous avez été témoins de l’empressement avec lequel les pays amis du Burundi et les Organisations Internationales ont répondu à notre appel en promettant les fonds de mettre en application le CSLP II.

26. La Communauté Internationale a répondu favorablement à notre appel parce qu’elle voyait surtout que notre pays est sur la bonne voie en matière de la Bonne Gouvernance, qu’il est calme, que la paix règne, et que la sécurité est devenue une affaire de tout citoyen. En effet, vous avez vu que certains groupuscules de malfaiteurs avaient tenté de perturber l’ordre et la sécurité, avec des discours terroristes comme quoi la guerre était imminente. Mais grâce à la vigilance et à la bonne collaboration qui existe entre l’Administration, les Forces de défense, les Forces de sécurité, la justice et la population, les sales plans de ces énergumènes ont passé le temps que dure la rosée.

27. Nous saisissons cette occasion pour remercier vivement tous ceux qui ont aidé dans la lutte contre ces fauteurs de trouble, en même temps que nous interpellons les impénitents en leur rappelant que les temps sont révolus. Qu’ils ne confondent pas les époques, il n y aura plus de guerre ici chez nous. Nous le répétons, celui qui essaiera, nous ne le laisserons pas faire deux pas.

28. Un autre type de groupe qui a été combattu et vaincu, ce sont les bandits qui opéraient essentiellement dans les villes, très souvent avec les armes à feu. Plus de 43 groupes du genre ont été démantelés.

29. La criminalité que nous continuons à réprimer concernent les meurtres ayant pour origine les conflits fonciers, les règlements de comptes, sans oublier les hors la loi et les hommes sans cœurs qui se rendent coupables des violences faites aux enfants, aux femmes et aux filles. 30. Nous demandons aux membres du Corps judiciaire, aux Forces de l’Ordre, à la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, de travailler encore plus afin que cette peste cesse définitivement.

31. Nous saisissons cette occasion pour exprimer notre satisfaction pour le travail d’élaboration du « Guide Déontologique du Magistrat  », car cet instrument permettra l’éradication de certains vices que l’on observait dans le secteur de la justice.

32. Notre joie est double, car des tribunaux de Résidence et de Grande Instance ont été construits, d’autres agrandis, et des motocyclettes ont été distribuées dans pas mal de tribunaux de Résidence afin de rapprocher la justice aux justiciables.

33. Mais notre préoccupation n’est pas que des gens remplissent les prisons. Notre vœu est plutôt qu’ils changent de comportement, qu’ils abandonnent les sentiers du mal. C’est la raison pour laquelle vous avez entendu que Nous avons arrêté des mesures qui ont fait l’élargissement de quelques sept mille prisonniers et détenus (7.000). Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,

34. La paix et la sécurité qui règnent dans le pays sont les premiers facteurs qui ont fait que de nombreux Burundais qui s’étaient réfugiés à l’étranger sont rentrés au pays. Nous en avons alors accueilli progressivement plusieurs à la fois, surtout que les camps des réfugiés burundais en République Unie de Tanzanie ont été fermés.

35. Même la plupart des déplacés à l’intérieur du pays ont regagné leurs collines d’origine, d’autres ont préféré acheter les propriétés là où étaient implantés les sites.

36. Nous félicitons beaucoup ceux qui ont entendu l’appel leur lancé, ainsi que ceux qui sont entrain de suivre cet appel maintenant. Nous citons ceux qui s’étaient installés à Kiremba, Gakere, Sanzu en Province Ruyigi, Ruvumvu en Province Bubanza, ceux qui étaient dans divers sites de Muramvya et Kayanza, ceux qui s’étaient réfugiés à Buhinyuza et à Buganda. Nous espérons que même les autres sont entrain de s’y préparer.

37. Nous désapprouvons sincèrement les mauvais conseillers qui forcent les déplacés à rester dans les sites, en avançant de faux alibis comme quoi il n’y a pas de sécurité sur les collines d’origine, alors qu’ils y cultivent les champs, préparent et font les fêtes avec ceux qui sont restés sur place, se demandent la main, ou bien ont des propriétés contigües aux sites qu’ils habitent.

38. Nous apprécions beaucoup le travail que la Commission Nationale Terre et autres Biens (CNTB) est entrain de faire, et de la façon dont elle s’acquitte de sa mission. En effet, au cours de cette seule année 2012, elle a pu régler plus de trois mille cinq cent cas (3.500). Il est également clair que la population a confiance en cette Commission, puisque plus de 3.300 litiges ont été déposés durant cette année.

39. Que ceux qui travaillent à la CNTB soient donc rassurés. Qu’ils continuent l’accomplissent de leur mission en toute équité, et qu’ils ne s’inquiètent pas à cause de ceux qui les diabolisent en leur prêtant des intentions qu’ils n’ont pas.

40. Nous les félicitons aussi pour leurs interventions à travers des journées d’information et les émissions médiatisées, car ceux qui ont quelques doutes s’expriment et reçoivent des lumières ; ceux qui donnent des conseils constructifs sont également écoutés, et leur apport est pris en compte.

Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,

41. Dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage, le Gouvernement a pris beaucoup de mesures en faveur de l’augmentation de la production. C’est dans cette optique que plus de cinq mille cinq cents vaches de bonne race (5.500) ont été distribuées, et plus de deux milles hectares de marais aménagés (2.000).

42. On est entrain de procéder à la distribution d’environ 75.000 rejets de bananiers, à peu près Cinquante 50 tonnes de grains de maïs, trois cent tonnes (300) de semences de riz, plus de 1.500 tonnes de boutures de manioc résistant à la mosaïque, presque 200 tonnes de pommes de terre, et à peu près 116.000 plants de palmier à huile. L’on est entrain de planter plus de dix millions (10.000.000) d’arbres fruitiers.

43. Nous venons de créer récemment un fonds qui connaîtra l’allocation de plus de 23 milliards de nos francs destinés à l’achat de l’engrais chimique, ce qui va contribuer à la lutte contre la rareté de l’engrais que l’on observait périodiquement au moment des semailles.

44. Il s’est d’ailleurs tenu une table ronde entre les représentants du Gouvernement et les partenaires du Burundi dans le secteur agricole, où l’on nous a promis un appui de l’ordre de 230 milliards de nos francs jusqu’en 2017.

45. Dans le domaine de l’éducation, le Gouvernement a poursuivi la mise en œuvre de sa politique de gratuité de l’enseignement dans les écoles primaires, a fourni beaucoup de matériels scolaires aux écoliers en vue d’épauler leurs parents, et nous continuons.

46. Des écoles des métiers ont été construites, et un fonds de 170 milliards de FBU a été mis en place pour aider les lauréats des écoles des métiers à préparer leurs projets. Nous avons la promesse de 80 milliards de la part du Fonds International pour l’Education, ainsi que 27 milliards promis par le Gouvernement Norvégien. Tous ces moyens aideront à résoudre le problème de la surpopulation observée dans les salles de classe, à augmenter le matériel didactique, à augmenter les bancs-pupitres en vue d’assurer une éducation de qualité.

47. Dans le cadre du projet de prolonger l’enseignement primaire jusqu’en 9ème année (l’école fondamentale), 50% des lauréats au concours national édition 2012 ont obtenu la note exigée pour accéder à la classe de 7ème année. Les programmes d’enseignement sont en train d’être révisés, et Nous continuons à chercher les fonds pour le mettre en application.

48. Dans le secteur de la santé publique, le Gouvernement a poursuivi sa politique de gratuité des soins aux enfants de moins de cinq ans, les mères continuent à accoucher gratuitement dans les hôpitaux et autres établissements de santé publics. Trois hôpitaux ont été construits respectivement à Gahombo, Giteranyi et Gashoho, tandis que deux autres sont en cours de construction à Karusi et Gihofi. Plusieurs centres de santé ont également été construits à travers tout le pays, et nous poursuivons la lutte contre la malaria et le VIH Sida.

Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,

49. En ce qui concerne la protection du dénier public, les Organes chargés de la lutte contre la corruption ont beaucoup travaillé. Ils ont protégé l’économie du pays en refusant d’admettre des dossiers et des marchés qui pouvaient causer à l’Etat un préjudice de plus de 10 milliards de nos francs. Ces institutions ont même retourné plus de 150 millions de nos francs dans les caisses de l’Etat, et l’on espère récupérer plus d’1milliard au cas où les jugements rendus seraient définitifs.

50. Un fait que ces institutions apprécient beaucoup, c’est que la population et les Administratifs se sont sérieusement levés pour prendre part à la lutte contre la corruption de manière fort visible. En témoigne le nombre de policiers en charge de la sécurité routière qui ont été arrêtés, sans oublier les Juges qui ont été attrapés en flagrant délit. Cela a fait d’ailleurs qu’un dossier susceptible de retourner dans le trésor public plus de 25 milliards de nos francs a été traité.

51. Quant à nous, Nous les félicitons tout en leur rappelant que nous avons commencé à mettre officiellement en application la Stratégie Nationale de Bonne Gouvernance et de lutte contre la corruption. C’est dans cette perspective qu’un atelier a été organisé sur la révision du cadre légal, afin d’écarter tout obstacle pouvant freiner l’accomplissement de ce programme.

52. Plus alors la corruption et les malversations économiques sont combattues, plus l’Office Burundais des Recettes (O.B.R) renfloue les caisses de l’Etat. Les statistiques montrent que cette année, l’Etat a encaissé autour de 523 milliards contre seulement 472 l’année dernière. Vous entendez par là qu’il y a eu une nette amélioration.

53. Notre pays regorge de minerais, mais qui ne profitent pas assez au Burundi ni aux Burundais, car beaucoup sont illicitement exploités et commercialisés. Le Code Minier Révisé vient d’être analysé en Conseil des Ministres.

54. Un autre grand défi auquel nous avons dû faire face concerne l’augmentation de l’énergie électrique, car elle est irremplaçable dans la réalisation des projets de développement dans notre pays. Le Gouvernement est entrain de construire de nouveaux barrages hydro-électriques sur les rivières Mpanda, Kaburantwa, Kagunuzi, et prochainement sur les rivières Jiji et Murembwe.

55. Mais étant donné les longues durées pour obtenir l’hydro-électricité, nous faisons de notre mieux pour recourir à l’énergie solaire et aux autres centrales thermiques en attendant, car le nombre des nécessiteux ne cesse de s’accroître.

56. Vous savez aussi que nous possédons des gisements de Nickel, qui comptent parmi nos ressources pour sortir de la pauvreté ; mais son extraction exige beaucoup d’énergie électrique. Des Conventions en vue de l’obtention de cette énergie nécessaire sont en cours de finalisation avec ceux qui possèdent la technique et les capitaux.

57. Nous vous informons aussi que le projet du chemin de fer nous reliant aux pays de l’Afrique de l’Est est en cours, et il tient beaucoup compte de ces gisements. 58. Nos richesses ne se limitent pas là, car les études déjà faites ont montré que nous avons de l’or, des « terres rares  », du coltan, de la cassitérite, du wolframite, du pétrole, de la chaux, du fer, etc.

59. S’agissant du fer justement, c’est comme si le Burundi en détenait la totalité seul dans la sous région. Notre orientation est que, après l’extraction, la transformation se fasse elle aussi ici chez nous, pour produire les matériaux de construction tels que les clous, les fers à béton, etc., afin que la sous Région vienne s’approvisionner chez nous, car tout le monde allait les chercher dans d’autres pays. Vous comprenez que l’avenir est promettant. Consolidons seulement la sécurité, l’unité et la paix, mettons à contribution nos forces et notre intelligence pour un travail en équipes.

60. Afin de renforcer la circulation des biens et des personnes à l’intérieur du pays et vers les pays limitrophes, la route reliant Nyamitanga et Ruhwa(RN5) a été construite. La route reliant Gitega et Ngozi(RN15), celle reliant Cankuzo et Muyinga (RN 19) et les routes communément appelées Avenue du Large et Avenue Yaranda en ville de Bujumbura sont en construction. A cela s’ajoute les travaux de pavage de rues en communes urbaines de Kamenge, Kinama et Cibitoke, ainsi que la ville de Ngozi. Ces travaux sont terminés pour la plupart.

61. Dans les jours à venir, nous allons entamer la construction de la route qui part de la Chanic et arrive à la frontière de la RDC en passant par Gatumba (RN 4), ainsi que la route reliant Nyanzalac, Mabanda et Mugina. Nous avons aussi une promesse que bientôt des moyens seront disponibles pour nous permettre de construire la route Nyakararo-Mwaro (RN 18) et la route Makebuko-Ruyigi (RN 13).

62. Pour ce qui est du transport aérien, la compagnie « Air Burundi  » vient d’acquérir un nouvel avion.

Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,

63. Au cours de cette année que nous commençons, nous allons nous efforcer de mettre en application les programmes contenus dans le document du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté deuxième génération (CSLP II). À cet effet, Nous demandons à toute la population de travailler sans relâche, car le développement ne vient pas de soi, il se cherche.

64. Nous demandons aux ménages, aux Communes, aux Provinces et aux Associations de s’approprier ce qui est dans ce document, car les programmes clairs de développement se trouvent là dedans.

65. Nous demandons à l’élite burundaise, aussi bien ceux qui sont au pays que ceux qui vivent en diaspora, de mettre ensemble leurs connaissances, de collaborer avec les opérateurs économiques, pour que chaque Province ait au moins une usine de transformation en l’an 2020. Les produits à transformer sont multiples, que ce soit dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage, de l’apiculture, des minerais, des pierres, etc.

66. Cela exige de nous un vrai changement de mentalités et de comportements, pour travailler en associations, oser prendre des crédits de banques, mais celles-ci doivent également comprendre qu’elles sont appelées à changer de méthodes, pour donner des capitaux aux investisseurs à des taux abordables.

67. Cela, Nous le disons en l’espérant. En effet, étant donné que l’amélioration du climat des affaires n’est plus à démontrer dans notre pays, surtout à partir du mois de Mars de cette année avec l’introduction du guichet unique, le nombre des investisseurs a augmenté, passant de 10 à plus de 120 par mois, à tel point que, pour cette seule année, nous avons enregistré à peu près 1300. Ce qui est plus intéressant encore, c’est qu’on trouve dans ces rangs beaucoup de Burundais, traduisant ainsi que nous commençons à y voir clair.

68. En effet, nous avons constaté que là où les intellectuels natifs s’impliquent dans le développement de leur région, le travail avance bien. Cela a été confirmé par la récente évaluation des performances des Communes, que ce soit du point de vue de la gouvernance, de la gestion des ressources budgétaires, de l’inclusion sociale du genre. Ce sont les Communes de l’intérieur du pays qui se sont les mieux classées.

69. Nous félicitons encore une fois la Commune de Busiga qui a été la première. Les communes de la Mairie de Bujumbura, elles, n’ont pas brillé, car aucune d’elles n’a obtenu 50% ;même celle qui a essayé se retrouve avec 36%, au moment où on en trouve traînant avec pas plus de 3%. C’est une occasion de se remettre en cause.

Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,

70. C’est au cours de cette l’année qui commence que nous attendons la mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation, et le projet de loi qui va la régir est sur la table du Parlement.

71. Un autre travail important sera de revoir les lois en rapport avec les élections (Code Electoral), sans oublier la Constitution. L’année que nous terminons aura été caractérisée par la sensibilisation et les préparatifs sur ces points.

72. Nous n’allons pas oublier les enseignements sur la formation civique et patriotique, ainsi que la Stratégie Nationale de Défense et de Sécurité pour montrer la part de chacun dans la consolidation de la paix et de la sécurité.

73. Nous saisissons cette occasion pour lancer un appel aux époux afin qu’elles renforcent et consolident leurs familles, afin que le divorce et la polygamie deviennent des parjures. Consacrez-vous davantage à l’éducation des enfants qui semble se détériorer ces derniers temps, et gardez dans la mémoire que la famille est la base du développement national. Tenons donc jalousement aux valeurs positives de notre culture, protégeons nos bonnes mœurs.

74. Aux fonctionnaires, Nous demandons d’adopter un comportement responsable et, au lieu de mettre en avant les grèves, de privilégier le dialogue, de demander ce que leur autorise la loi, et d’attendre patiemment la réponse sans perdre leur dignité. En ce qui nous concerne, Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que tout homme entre dans ses droits, sans oublier surtout la population qui doit bénéficier de tous les services auxquels elle a droit.

75. Mais le Gouvernement ne fera pas des promesses qui le dépassent, et il n’abandonnera pas la population à la merci de ceux qui ont fait de la grève un métier. C’est pourquoi nous demandons aux Ministres et aux autres Chefs de service de rester vigilants en prévoyant des unités pour remplacer des fonctionnaires ayant dépassé la mesure dans la transgression de la loi sur la grève, surtout que les chômeurs en quête d’emploi sont nombreux.

76. Nous remercions donc tous ceux-là qui n’ont pas suivi aveuglément les autres et qui sont restés au travail, et ils sont en grand nombre. Le Gouvernement continuera à prendre des mesures qui protègent ceux qui veulent rester au travail. Rappelons-nous tous que sans le travail, tout tomberait dans l’eau. L’an 2013 va être un thermomètre important pour les dirigeants en matière du respect de la loi et des intérêts du pays dans le secteur.

77. Avant de conclure, Nous voudrions annoncer que, dans le souci d’alléger les souffrances de la population, la mesure d’exonération de certains produits vivriers de première nécessité est prolongée jusqu’au 30 juin 2013.

78. Nous annonçons également que certaines dispositions légales vont être prises, pour qu’a partir de 2013 les mandataires politiques et autres hauts cadres qui jusqu’ici ne payaient pas l’Impôt Professionnel sur le Revenu commencent à le payer. Par contre, ceux dont le salaire est inferieur ou égale à 150.000 FBU ne payeront plus d’IPR.

79. Pour toutes les autres catégories de salariés de l’Etat, l’IPR passera de 35% à 30%. Toutes ces mesures visent à procurer un léger mieux à un bon nombre de la population.

80. Nous nous en voudrions de terminer sans redire merci à la Communauté Internationale pour son appui, qui a fait que notre pays est toujours allé de l’avant en améliorant sa sécurité, son économie et sa bonne gouvernance, et Nous demandons de poursuivre l’œuvre commencée.

81. Nous réitérons nos vœux de bonheur et de prospérité pour l’année 2013 aux Burundais et à ceux qui habitent le Burundi. Que cette année apporte à chacun au comble de ses souhaits, et que, tous unis, nous redoublions d’ardeur pour le travail, source de développement durable.  »

Meilleurs vœux à vous tous

Que Dieu vous bénisse

Je vous remercie !

 

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