Le barreau du Burundi remet ses pendules ? l’heure

vendredi 20 septembre 2013,par Jean Bosco Nzosaba

Le barreau du Burundi a ouvert sa première rentrée judiciaire, le 19 septembre 2013 pour s’aligner à d’autres pratiques en vogue sous d’autres cieux à travers le monde entier. « ces travaux sont une occasion privilégiée pour ’’laver le linge sale en famille’’ via un remue-ménage à l’intention des avocats burundais en ce qui concerne les lignes directrices devant guider l’exercice de la profession d’avocat sur le plan professionnel, scientifique, déontologique et disciplinaire, c’est aussi un moment pour le barreau réuni avec tous ses avocats, de réfléchir sur les défis que rencontre la profession et d’échanger sur les opportunités et les possibilités de solutions  », a dit Me Rufyikiri, bâtonnier de l’Ordre des avocats près la Cour d’Appel de Bujumbura. C’était à l’occasion d’un point de presse en marge de la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire 2013-2014 pour le barreau burundais. Interrogé sur les principaux défis auxquels fait face la profession d’avocat au Burundi, Me Rufyikiri a pointé du doigt le manque d’indépendance des juges, la pratique de corruption de la part de certains magistrats ainsi que l’absence d’un système judiciaire susceptible d’impulser une dynamique de rapidité dans le prononcé et l’exécution des jugements. Pour évoluer vers la conquête de l’indépendance de la magistrature, Me Rufyikiri a demandé aux pouvoirs publics d’initier des réformes institutionnelles destinées à supprimer de la Constitution de la République burundaise, certaines dispositions « qui font que le recrutement du juge soit opéré dans une totale opacité  ». De la sorte, a-t-il fait remarquer, le pays gagnerait énormément à ce que la carrière professionnelle puisse évoluer en toute transparence et en toute équité, grâce à une implication du ministre de la Justice en tant que membre de l’exécutif. Pour cela, a-t-il insisté, le juge burundais pourrait être recruté dans des conditions transparentes qui garantissent son intégrité morale, sa compétence technique, son expérience professionnelle et sa neutralité par rapport à l’environnement politico-social du Burundi. Me Rufyikiri a demandé également aux pouvoirs publics de faire suite aux récentes résolutions des états généraux de la justice, en initiant de profondes réformes au sein du Conseil supérieur de la magistrature pour que celui-ci puisse bien accomplir sa mission originelle qui est le suivi de la carrière professionnelle des magistrats depuis la phase de recrutement jusqu’au départ en retraite.

 

Copright © Observatoire de l'Action Gouvernementale (OAG)