Exploitation des mines de nickel : le ministre de l’Energie et des Mines donne des explications
jeudi
9 octobre 2014,par
Jean Bosco Nzosaba
Le ministre de l’Energie et des Mines, M. Côme Manirakiza, a donné mercredi des éclaircissements par rapport à la convention signée avec la société Burundi mining metallurgy (BMM) International surtout en ce qui concerne les avantages attendus pour le Burundi. Il a souligné que conformément aux dispositions du code minier, le gouvernement du Burundi a signé une convention d’exploitation minière sur le gisement de Musongati avec la société BMM International qui est une filiale de la société KERMAS basée en Afrique du Sud et détenant 91% d’actions dans BMM International.
Le ministre Manirakiza a rappelé que la société BMM International avait acquis un permis de recherches dont le rapport a été satisfaisant, et que par conséquent elle a obtenu le permis d’exploitation sans concurrence comme le stipule le code minier burundais. Seulement, la société pour l’exploitation doit être mixte, et c’est ainsi qu’il a été créé une nouvelle société, le Burundi Musongati Mining SM, composée de BMM International à hauteur de 85% des actions et l’Etat du Burundi à hauteur de 15% des actions sans paiement à titre de propriétaire du sous-sol.
Il a signifié que lors de la distribution des dividendes, l’Etat aura une part de 15%. Cette participation de 15% au capital ne peut pas être diluée par une augmentation du capital ou toute autre opération, a fait remarquer M. Manirakiza, avant de faire savoir que l’Etat et, ou, les opérateurs économiques burundais peuvent acquérir des parts, après paiement, à hauteur de 34% du capital de la société mixte, en plusdes 15%. C’est-à -dire que lors de la distribution des dividendes, l’Etat et, ou les opérateurs économiques burundais auraient au total 49%.
Au conseil d’administration, l’Etat dispose d’au moins 30% des sièges au lieu de 15% proportionnellement à sa participation au capital, et le vice-président de ce conseil est un Burundais, a-t-il dit. Pour ce qui est du comité de direction, il comprendra au moins 40% de nationaux, ce qui va contribuer à augmenter les bénéfices de la société au profit du Burundi, grâce aux salaires et aux impôts sur les revenus, a affirmé le ministre. La société mixte va aussi contribuer annuellement et directement au budget de la commune Musongati pour un montant de 50.000 dollars américains, étant entendu qu’une partie de la taxe ad valorem minière ira à la commune, d’après M. Manirakiza.
En outre, la société mixte est assujettie aux taxes et redevances minières, telles que les droits fixes au moment de l’octroi du permis d’exploitation, une redevance superficielle annuelle représentant les frais de location du périmètre et une taxe ad valorem minière payée en fonction de la valeur des produits issus de la mine. De même, la société mixte va employer prioritairement le personnel burundais où dans un délai de huit ans, les cadres burundais devront avoir remplacé le personnel expatrié à hauteur d’au moins 80%, a-t-il ajouté. A cet effet, la société va mettre sur pied un programme de formation et de perfectionnement sur place et dans des universités à l’extérieur, a-t-il poursuivi.
En vue de l’alimentation de la mine en électricité, un projet de partenariat public-privé (PPP) a été créé en vue de la construction de trois barrages électriques d’une capacité de 80 Mégawatts (MW) qui va être géré par la société mixte Burundi électricité company (BECO), a-t-il dit. L’exploitation de la mine se fera par phases, a-t-il relevé. La phase de l’usine pilote (2015-2016) durant laquelle la quantité du minerai exploité annuellement sera de 4.000 à 8.000 tonnes, et dont les métaux extraits seront de 2.000 tonnes par an, soit environ 5,5 tonnes de métaux par jour, a expliqué le ministre Manirakiza, précisant que l’énergie nécessaire pour traiter cette quantité de minerai est estimée entre 4 à 7 MW qui proviendra de l’énergie solaire et ou de l’énergie thermique.
La phase de démonstration de la technologie de traitement (2016-2017) durant laquelle le minerai qui sera exploité annuellement est estimé à 100.000 tonnes et les métaux extraits à 47.000 tonnes, soit environ 130 tonnes par jour équivalant à quatre camions de 30 tonnes par jour, a-t-il indiqué, notant que l’énergie pour traiter cette quantité de minerai proviendra aussi de l’énergie solaire et ou de l’énergie thermique. La phase usine commencera au début de l’année 2018 avec une exploitation de 500.000 tonnes de minerai par an pour une première unité, tandis que la deuxième usine qui devra être installée pour atteindre 1.000.000 tonnes de minerai commencera à fonctionner en 2020, a-t-il fait savoir.
Le traitement annuel de 500.000 tonnes de minerai, soit environ 230.000 tonnes de métaux, nécessite environ 100 MW et 200 MW pour le traitement de 1.000.000 tonnes de minerai, a-t-il indiqué, soulignant que l’énergie nécessaire proviendra des barrages qui seront construits dans le cadre des projets PPP par la société BECO ainsi que l’énergie solaire et probablement de l’énergie thermique. 20% de cette énergie sera la propriété de l’Etat qui pourra la confier au réseau REGIDESO ou la laisser à BECO pour alimenter les usines de la mine, a-t-il précisé.
M. Manirakiza a estimé que l’objectif de la société Burundi Musongati Mining SM est d’atteindre une production de 5.000.000 tonnes de minerai par an qui nécessitera pour son traitement environ 800 MW. Pour atteindre cette production, la société BMM SM devra analyser d’autres solutions possibles pour avoir cette quantité d’énergie, soit l’importer des pays de la sous-région qui auront l’excédent comme l’Ethiopie et ou importer du charbon de la Tanzanie, a-t-il fait remarquer. En ce qui concerne l’indemnisation de la population qui sera obligée de se déplacer, le ministre de l’Energie et des Mines a dit que tout est prévu pour qu’il n’y ait pas de problèmes avant le début de l’exploitation proprement dite de 500.000 tonnes.